Il y a quelques minutes, le secrétariat du premier ministre Kyriakos Mitsotakis vient de confirmer son refus de sauver le prisonnier en grève de la faim et de la soif. Koufontinas est à l’article de la mort.
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Depuis des semaines, les manifs, rassemblements et actions se multiplient dans toute la Grèce, malgré une répression féroce. Même quand les mots d’ordre ne concernent pas Koufontinas, son nom est quand même présent sur les banderoles des cortèges d’étudiants ou d’infirmiers en colère. Désormais, l’agonie du prisonnier communiste révolutionnaire(1) symbolise pour tous, militants anarchistes ou de gauche, la violence absolue du pouvoir qui se comporte comme s’il avait rétabli la peine de mort.
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Dans les rues d’Athènes, de Thessalonique, de Lamia et d’autres villes de Grèce, la police est déployée en surnombre, comme pour faire face à un risque d’émeute, sinon d’insurrection. Des scènes de violence et de tortures se déroulent au pied des immeubles, alors que sont déversées d’énormes quantités de gaz toxique pour dissuader les gens de s’approcher. Les policiers s’attaquent aussi aux photo-reporters indépendants et essaient d’empêcher la circulation d’images de leurs méfaits. Marios Lolos (2) et d’autres journalistes se sont retrouvés en garde à vue au commissariat de police et plusieurs de nos proches ont été blessés. Les policiers qui portent des symboles fascistes ou nazis ne se cachent même plus (cf. photos).
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La dérive fasciste du pouvoir ne se lit plus seulement dans les nominations de transfuges de l’extrême-droite au gouvernement(3) : elle se voit partout aujourd’hui en Grèce. À l’instar de ce qui se passe un peu partout en Europe et dans le monde, le glissement totalitaire des démocraties bourgeoises au prétexte du virus, du terrorisme et de n’importe quoi d’autre, ne fait plus de doute. La société du contrôle tous azimuts et de la répression à grande échelle est en place. Le fichage massif des opposants selon leur opinion politique est monnaie courante, quand ce n’est pas celui des opinions religieuses. Nous nageons en plein délire médiatique, dans l’abrutissement par l’obsession et la répétition.
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Attention, le silence des pantoufles conduit tout droit au bruit des bottes ! Il est encore temps d’interposer, mais à quel prix ?