« Je ne veux pas mourir, mais vu la situation, ils ne me laissent pas le choix »

Alors que Mitsotakis a encore refusé cruellement de rétablir le prisonnier dans ses droits et que la présidente Sakellaropoulou se mure dans le silence malgré les nombreux appels à intervenir :
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« JE NE VEUX PAS MOURIR, MAIS VU LA SITUATION, ILS NE ME LAISSENT PAS LE CHOIX »
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C’est la dernière phrase qu’a réussi à prononcer Dimitris Koufontinas à son médecin, Katerina Douzepi, il y a deux heures, à l’Hôpital général de Lamia sous haute surveillance policière. Celle-ci l’a ensuite transmis aux médias à l’extérieur, en faisant savoir que son état de santé est alarmant et qu’il ne lui reste que très peu de temps à vivre.
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Les médecins de l’Hôpital général de Lamia ont promis au gréviste de la faim et de la soif (qui a cessé hier matin les injections d’antibiotiques) de ne pas le réanimer en cas d’évanouissement. Dimitris Koufontinas a répété qu’il ne voulait pas devenir un « fardeau » pour sa famille ou le mouvement, sachant les dommages permanents et irréversibles que va causer la dégradation de sa santé, notamment au cerveau et au cœur.
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Katerina Douzepi a, en outre, demandé aux policiers intrusifs de garder leur distance et de ne pas s’immiscer dans l’intimité du malade. La fédération des médecins hospitaliers a communiqué : « Nous appelons le gouvernement à respecter la demande de traitement équitable de Dimitris Koufontinas, afin que nous n’ayons pas la mort d’un gréviste de la faim dans notre pays, pour la première fois depuis la Junte ». Les médecins ont également rappelé que « l’exercice d’actes thérapeutiques contre la volonté d’un patient est inacceptable » et que « l’alimentation forcée reviendrait à de la torture. »
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Ce soir, les médias de masse ont recensé plus de 300 attaques durant la semaine, partout en Grèce, en solidarité avec le prisonnier : depuis de simples distributeurs de billets brûlés jusqu’à la résidence secondaire du premier ministre en Crète qui vient d’être saccagée ce samedi à coup de pierres, de tags et de peinture rouge et noire. Le palais présidentiel a, de son côté, subi un déluge de tracts pour rappeler à Katerina Sakellaropoulou la lâcheté de son silence, alors qu’elle est prétendument la « garante de la constitution ».
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Le ministre de la police, Makis Voridis (l’un des transfuges de l’extrême-droite nouvellement nommé au gouvernement) a ordonné le renforcement de la sécurité des bâtiments de l’État, par crainte d’une puissante riposte sociale à la suite du décès de Koufontinas.
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Le compte à rebours approche de son terme. La tension est à son comble ici en Grèce.
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Yannis Youlountas
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