Exarcheia : no pasaran !

À l’ouest d’Exarcheia, une banderole noire et rouge barre la rue Notara :

NO PASARAN

Une fois de plus dans l’Histoire, la société autoritaire va essayer d’éliminer toute perspective de lui échapper, d’inventer autre chose, d’effleurer l’utopie de vivre libres et égaux.

Une fois de plus, le vieux monde qui n’en finit pas de mourir va tenter d’entrainer dans sa chute l’un des berceaux d’un autre monde.

Une fois de plus, ceux qui prétendent nous gouverner vont lancer l’assaut contre une zone rebelle à leur fonctionnement hiérarchique et bureaucratique.

Une fois de plus, des solidaires arrivent, jour après jour, de toute l’Europe pour dire non aux côtés des migrant.es venus d’Asie et d’Afrique et, bien sûr, des révolutionnaires grec.ques.

Une lutte internationale commence, modeste mais déterminée, pour défendre Exarcheia et ce que représente ce quartier dans l’imaginaire social, au-delà de la péninsule hellénique.

Une lutte aux côtés des exilé.es pourchassé.es par la forteresse Europe et des groupes de résistance, tel Rouvikonas qui vient de voir trois de ses membres arrêtés, parmi lesquels Giorgos qui a simplement écrit sa volonté de ne pas baisser les bras.

Le monde entier devient fasciste. Le capitalisme se durcit. La société autoritaire se braque contre celles et ceux qui lui résistent.

À Exarcheia comme ailleurs, le face à face sera inévitable.

À Exarcheia comme ailleurs, nous allons souffrir de voir nos ennemis saccager, piétiner et détruire ce que nous avons bâti.

À Exarcheia comme ailleurs, nous parviendrons tôt ou tard à reconstruire, sans relâche et plus formidablement encore.

Le vieux monde qui veut nous anéantir appartient déjà au passé, aux catacombes d’une société mortifère et insensée, aux ultimes coups d’un monstre suicidaire qui s’acharne contre tout ce qui vit.

Comme le répétait en son temps Durruti, « nous n’avons pas peur des ruines [car] nous portons un monde nouveau dans nos cœurs. »

Anarchie vaincra !

Yannis Youlountas