Suite du procès d’Aube Dorée : chaque jour plus minables !

Bon chien ! Tu as raison. Les nazis se pissent dessus à leur procès, tu peux bien en rajouter une couche (tag Χρυσή Αυγή = Aube Dorée).

SUITE DU PROCÈS D’AUBE DORÉE : CHAQUE JOUR PLUS MINABLES !

Aujourd’hui, le procès d’Aube Dorée rappelle le procès de Nuremberg par les réponses systématiques des accusés :
– Je n’étais pas là bas ;
– Je ne savais pas ;
– Je ne suis pas responsable.

Toujours pareils, les nazis. Qui donc est responsable des horreurs ? Les assassins uniquement ? Les intermédiaires qui, à chaque fois, ont transmis les consignes ? Les formateurs qui ont appris à certains militants comment tuer dans une embuscade ? Les dirigeants qui ont donné les ordres ?

Une fois de plus, même si le bilan n’est évidemment pas du tout le même, les nazis de 2019 se cachent derrière leur petit doigt en tremblotant dans une coulée de sueur, à l’identique de leurs prédécesseurs de 1946 qui s’étaient révélés complètement minables au procès de Nuremberg, aux antipodes de leur prétention délirante.

Aucun des membres d’Aube Dorée n’ose aujourd’hui se lever et dire :
– Oui, j’ai fait ça et je l’assume. Je l’ai fait par conviction, pour telle ou telle raison. Par exemple, parce que je suis fasciste, raciste, nazi, ou encore parce que les musulmans ceci et les juifs cela, ou même parce que les antifascistes sont payés par Soros, le guichet des illuminatis reptiliens, pour nous empêcher d’accomplir notre mission ou que je sais-je encore.

Non, rien de tout ça. Pourtant, l’enceinte du tribunal et la forte présence médiatique pourrait être un moyen de diffuser leur propagande en osant dire tout simplement ce qu’ils pensent. Rien du tout. Que dalle. Des clous.

En lieu et place de ça, tout le monde se tait, baisse les yeux et tremble. L’un d’entre eux s’est même évanoui(1), hier, provoquant une suspension de séance et jetant un peu plus le ridicule sur son organisation prétendument glorieuse. Deux autres néonazis ont même prétexté dans la foulée le « trouble psychologique » de voir leur complice s’effondrer pour demander à leur tour une pause. Un quatrième était tellement en sueur qu’on croyait voir une flaque de pisse sous sa chaise. Tous tremblaient et tremblent encore à n’en plus finir, des mains aux visages et jusque dans les regards vides, incapables de regarder droit dans les yeux les juges et les parties adverses.

À titre de comparaison, rappelons-nous le cas des anarchistes du XIXème siècle qui avaient choisi d’attaquer physiquement le pouvoir, dans une série d’assassinats mémorables : rois, chefs d’états, généraux, grands patrons. Ces révolutionnaires qui pratiquaient « la propagande par le fait » assumaient tous leurs actes devant les tribunaux et faisaient savoir haut et fort leurs convictions. Durant la période phare de cette stratégie, les Ravachol, Vaillant, Caserio et d’autres exposèrent clairement devant les tribunaux et les médias quelle était leur position, sans jamais baisser les yeux ni tomber dans les pommes.

Par exemple, en 1892, Ravachol crie « Vive l’Anarchie ! » en plein tribunal, puis « Vive la révolution ! » au moment où, quelques jours plus tard, la guillotine tombe.

En 1894, Vaillant ose dire aux jurés, juste avant leur verdict : « Messieurs, dans quelques minutes vous allez me frapper, mais en recevant votre verdict, j’aurai la satisfaction d’avoir blessé la société actuelle, cette société maudite où l’on peut voir un homme dépenser inutilement de quoi nourrir des milliers de familles, société infâme qui permet à quelques individus d’accaparer la richesse sociale (…) Las de mener cette vie de souffrance et de lâcheté, j’ai porté cette bombe chez ceux qui sont les premiers responsables des souffrances sociales. »

Six mois plus tard, Caserio, à peine âgé de 20 ans, vient d’assassiner le président de la République française, Sadi Carnot, et déclare sans trembler au tribunal : « Eh bien, si les gouvernements emploient contre nous les fusils, les chaînes, les prisons, est-ce que nous devons, nous les anarchistes qui défendons notre vie, rester enfermés chez nous ? Non. Au contraire, nous répondons aux gouvernements avec la dynamite, la bombe, le stylet, le poignard. En un mot, nous devons faire notre possible pour détruire la bourgeoisie et les gouvernements. Vous qui êtes les représentants de la société bourgeoise, si vous voulez ma tête, prenez-la. »

Caserio refuse à plusieurs reprises de demander la pitié du jury, de plaider la maladie mentale ou d’exprimer des remords : « Il n’y a rien de changé en moi, et je referais encore s’il était à refaire l’acte pour lequel je vais être jugé. »

Oui, en relisant ces minutes des tribunaux d’autrefois, on se dit que, vraiment, les nazis à côté, c’est du pipi.

Continue, bon chien ! Continue.

Yannis Youlountas

(1) Hier, au procès d’Aube Dorée, le néo-nazi Giorgos Patelis est tombé dans les pommes sur le banc des accusés :
http://blogyy.net/2019/06/28/le-crepuscule-des-petochards/