Dixième et dernier épisode : la lutte s’amplifie en Crète et à Exarcheia

Retour en photos sur le Convoi solidaire vers la Grèce de février-mars 2019 (suite)

DIXIÈME ET DERNIER ÉPISODE : LA LUTTE S’AMPLIFIE EN CRÈTE ET À EXARCHEIA 🖤❤️

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Si vous avez raté les épisodes précédents
1 – DE MARTIGUES À ANCONA
blogyy.net/2019/03/24/retour-en-photo-sur-le-convoi-solidaire-vers-la-grece-de-fevrier-mars-2019
2 – DU FERRY À ATHÈNES
http://blogyy.net/2019/03/26/retour-en-photos-sur-le-convoi-solidaire-vers-la-grece-de-fevrier-mars-2019-suite/
3 – L’ARRIVÉE À EXARCHEIA
http://blogyy.net/2019/03/26/troisieme-episode-larrivee-a-exarcheia/
4 – ROUVIKONAS, LES DISPENSAIRES ET L’AG DU NOTARA
http://blogyy.net/2019/03/27/quatrieme-episode-rouvikonas-les-dispensaires-et-lag-du-notara/
5 – AVEC LA CUISINE SOCIALE DANS LA RUE
http://blogyy.net/2019/03/28/cinquieme-episode-avec-la-cuisine-sociale-dans-la-rue/
6 – AVEC LES EXILÉ-ES ET LES ANTIFASCISTES
http://blogyy.net/2019/03/31/sixieme-episode-avec-les-exile-es-et-les-antifascistes
7 – EXARCHEIA FAIT L’ÉCOLE BUISSONNIÈRE
http://blogyy.net/2019/04/01/septieme-episode-exarcheia-fait-lecole-buissonniere/
8 – DÉPART EN CRÈTE SOUS HAUTE TENSION
http://blogyy.net/2019/04/02/huitieme-episode-depart-en-crete-sous-haute-tension/
9 – LA ZAD RENAÎT À KASTELLI
http://blogyy.net/2019/04/04/neuvieme-et-avant-dernier-episode-la-zad-renait-a-kastelli/

Présentation :
Ce convoi fut non seulement le plus grand, mais sans doute le plus réussi de ces dernières années, aux côtés des principaux collectifs de lutte et de solidarité en Grèce. Une action qui a réuni des compagnons et camarades au départ de la France, de la Suisse, du Québec et de la Belgique pour se rejoindre en secret à Martigues afin d’y former un convoi de 26 fourgons et 65 conducteurs, avant de reprendre la route vers l’Italie puis la Grèce.

 

Ce mercredi matin, c’est jour de marché à Kastelli. Une occasion à ne pas manquer pour mobiliser, avec l’aide des camarades locaux. Certains des panneaux étaient déjà prêts et d’autres viennent d’être fabriqués, en complément, pour mieux nous présenter. Et c’est parti, par petits groupes, sur tout le marché !

 

Beaucoup des personnes qui font leur marché sont bienveillantes et ravies que nous soyons venus épauler cette lutte. On nous sourit, on nous embrasse, on nous informe de détails utiles et d’éléments supplémentaires dont nous prenons note.

On nous exprime aussi des doutes sur la « possibilité de résister » à de tels mastodontes, ces « géants » de l’économie qui ont déjà tout décidé, avec l’appui des « politiciens vendus ».
— Non, rien n’est terminé, répond Marie-Laure, toujours pugnace et persévérante. Ensemble, on va réussir !

 

Dédé distribue à tout le monde, même aux anciens qui peinent à lire. Le dialogue s’installe, qu’importe la langue. La rumeur de notre présence a déjà commencé à circuler. Certains ne nous comprennent pas, mais nous saluent chaleureusement quand même. On commence à se connaître. On se reconnait par la suite. Parfois, on est invité à boire un raki à la terrasse du kafeneion voisin. Les pro-aéroport nous observent de loin et ragent de ces convergences qui se créent.

 

Autour du marché, personne n’a raté le dernier tract du collectif contre l’aéroport. On lit, on relève la tête, on se sourit. Le soleil caresse les visages et réchauffe la lutte.

 

On voit passer de drôles de véhicules

Ici, la société est très rurale, agricole et traditionnelle, loin des grandes villes. La venue de l’aéroport serait également un grand bouleversement à ce point de vue.

 

Malgré les inondations, les orangers ont bien donné. La Crète est un paradis en matière d’agriculture, l’un des greniers de la Grèce : bananes, goyaves, papayes, noix, chataîgnes… Tout y pousse, ou presque !

 

Manolis du collectif anti-aéroport est ravi !
— Merci encore d’être venu-es. Ce renfort sera peut-être décisif !

On ne sait pas encore ce qui fera pencher la balance et arracher la victoire contre les forces mortifères. Chacun a son avis sur la question, mais on lutte ensemble de bon cœur, par-delà nos différences.

 

Areti* demande à Achille s’il a progressé à la mandoline crétoise.
— Oui, en plus je sais chanter maintenant
— C’est vrai ? Viens ! Montre-moi !

Et c’est parti pour une demi-heure de concert improvisé, avec la lyre d’Areti et la mandoline d’Achille !

* Areti intervient dans L’Amour et la Révolution.

 

 

Les camarades qui sont resté-es à Athènes et qui ne sont pas encore reparti-es vers l’Italie nous transmettent de formidables nouvelles d’Exarcheia : le quartier se mobilise de plus en plus contre la mafia et ses méfaits ! Un grand rassemblement vient d’avoir lieu sur la place centrale du quartier et a chassé (provisoirement) les réseaux mafieux armés*.

Bien sûr, c’est une lutte de longue haleine, mais elle s’amplifie et s’intensifie ! Apparemment, c’est loin d’être fini, contrairement à ce que prétendaient les oiseaux de mauvaises augures.

Exarcheia est debout ! Bien debout ! Bravo !

* Concernant l’état des lieux à Exarcheia (montée en puissance de la mafia avec la bénédiction de l’État, des dealers armés et multiplication des viols), lire le début du huitième épisode :

On se déplace un peu partout dans la région de Kastelli pour mobiliser. On colle des affiches, des autocollants, on tague certains endroits clés… On va également soutenir des compagnons de lutte qui produisent, entre autres, de l’huile d’olive.

Giorgis* fait visiter les lieux à fleur de colline (épaulé par son ami Achille). Les montagnes tout autour de la haute plaine n’ont pas de secret pour lui. Il est né ici et refuse, lui aussi, de partir.
— Qu’ils s’avisent de venir me chercher ! Ils vont voir !

* Giorgis intervient dans L’Amour et la Révolution.

 

 

On va jusqu’à Héraklion pour mobiliser les collectifs révolutionnaires, à commencer par le grand squat anarchiste Evangelismos (nom historique du bâtiment).

Nos compagnons libertaires nous accueillent chaleureusement, puis une longue discussion commence. Beaucoup de sujets sont abordés, à commencer par les questions stratégiques.

Maud rappelle que plusieurs de nos interlocuteurs/trices participent aussi au collectif antifasciste de la région. C’est eux qui ont réussi à chasser Aube Dorée de Crète (le parti néo-nazi n’a plus aucun local sur l’île) et qui ont aidé Yannis et le collectif Defend Mediterranea à empêcher l’escale du bateau anti-migrants C-Star à Ierapetra fin juillet 2017. Après des soucis à Chypre, l’expédition identitaire Defend Europe avait absolument besoin de réparer son avarie en Crète. Manque de bol, il a fallu repartir au plus vite, tant la côte était dangereuse Nos camarades antifascistes avaient même fait irruption dans les locaux de l’autorité portuaire du port de Ierapetra, rendant impossible l’escale en Crète des chasseurs de migrants ! Idem par la suite en Tunisie puis à Malte… Un beau souvenir commun !

C’est l’heure de repartir. Nos compagnons d’Evangelismos vont battre le rappel, faire passer nos infos et, comme d’habitude, ils vont aussi héberger celles et ceux parmi nous qui auront parfois besoin de descendre dans la principale ville de Crète. La solidarité est notre arme.

 

D’autres réunions publiques s’enchainent les jours suivants autour de Kastelli, comme dans le village de Zophori (croquée par Skippy).

Certains rappellent que faire une piste supplémentaire un peu plus longue à l’aéroport actuel d’Héraklion, au moyen de quelques rochers sur la mer comme l’ont fait d’autres aéroports en Europe et dans le monde, coûterait dix fois moins cher. C’était même ce qui était prévu à Héraklion, il y a dix ans. On est donc face à une grosse magouille, une immense manipulation, une véritable affaire de corruption.

 

Autre fait nouveau : des réunions contre le projet d’aéroport ont également lieu sur la ZAD, sur la zone directement menacée par ce projet absurde. Encore une petite victoire.

 

Ce soir, des camarades grec-ques nous ont rejoint en nombre et partagent notre repas. On traduit les prises de parole dans un sens et dans l’autre. On échange nos idées et nos expériences. On s’organise.

 

Même si, au fil des jours, des membres du convoi commencent à repartir vers le Pirée puis Patras, l’arrivée de nouveaux camarades grec-ques nous réconforte.

Ce matin, c’est carnaval dans la haute plaine. L’occasion de préparer quelque chose

 

On va se servir du carnaval pour attirer l’attention sur le projet d’aéroport ! Il faut en faire le premier sujet de discussion dans la région et propager le sentiment que rien n’est fini, qu’il est encore possible de l’empêcher.

 

On se déguise même en oliviers ! Et on porte les revendications que pourraient émettre ces arbres magnifiques…

 

Durant le carnaval, les pro-aéroports, énervés par une semaine de convergence de lutte formidable contre leur projet, finissent par craquer !

Ils se mettent à insulter nos camarades et l’un des proches du maire va jusqu’à renverser violemment l’un d’entre nous. C’est le scandale ! Les témoins ne manquent pas, y compris des journalistes qui ne peuvent que reconnaitre les faits et en parler dès le lendemain ! Andy, notre camarade venu de Rouen, est légèrement blessé à la jambe et à la tête.

Les pro-aéroports lui ont également arraché l’appareil photo des mains, de peur qu’il ne consigne les preuves de leurs violences.

Cet appareil est rendu quelques heures plus tard par le maire (qui vient de signer, un mois plus tôt, avec le ministre grec des transports et le patron du consortium d’entreprises).

Mais il manque la carte SD ! L’appareil photo est vide !

 

 

Tous les journaux du secteur évoquent l’affaire ! Coup dur pour le maire et ses complices ! La presse parle de la carte SD manquante et des nombreux témoins : c’est la pantalonnade pour les pro-aéroports !

Mieux encore, les articles mentionnent que le groupe d’anti-aéroport déguisés qui participaient au carnaval était « à la fois composé de Grecs et de Français » (surligné ici en jaune).


Bingo ! Tout le monde dans la haute plaine reparle du projet d’aéroport et, surtout, de la résistance qui s’amplifie au point d’énerver les pro-aéroport ! Même le bras droit du maire est mouillé dans l’affaire !

 

 

Plusieurs journaux montrent en photos les traces de l’agression sur le camarade grec anti-aéroport qui s’est fait arracher l’appareil photo et s’inquiètent également de l’état de santé de Andy, renversé violemment par un pro-aéroport proche du maire. Le fait que ce dernier soit conseiller municipal est mentionné, ce qui provoque encore plus de réactions.

 

Certains articles retracent nos liens de longue date et lancent des contrefeux contre toute tentation xénophobe.

Celui-ci rappelle que l’initiative du convoi solidaire est celle d’un « franco-crétois » (sic), réalisateur d’un film qui a été « projeté sur la place de la Liberté de Kastelli, l’année dernière, devant plus de 200 spectateurs… »

Bref, les « Français sont nos amis » et doivent être « bien reçus ». Ceux qui agissent ainsi nous font « honte ! »

Et bim !

 

Le lendemain, le maire approche Yannis pour essayer de parlementer avec lui. La scène surréaliste se passe à l’entrée de l’hôtel Kalliopi, dans l’espace bistrot, sous les yeux amusés de Jean-Claude, Fifi, puis Rico.

Le maire essaie d’inviter Yannis seul à une table « pour discuter un peu ». Le ton est mielleux. Le sens évident. Inutile de faire un dessin. Échec. C’est non.

Et pour cause : il y a un mois, ce maire a reçu en grande pompe le ministre des transports et les représentants du consortium d’entreprises, et il a osé signer avec eux, malgré la réprobation de nombreux manifestant-es bloqué-es à l’extérieur par des CRS venus également d’Athènes.

Comble de l’hypocrisie : le ministre des transports n’avait finalement accepté de recevoir une délégation des opposant-es à l’aéroport (dans le bureau du maire de Kastelli) qu’après la signature. Une scène humiliante photographié par les journalistes de la capitale ! Yannis n’a pas oublié cette manipulation subie par nos camarades. Nous ne tomberons pas dans le même piège, du genre : « je suis ouvert au dialogue, mais seulement après avoir décidé ».

Une demi-heure plus tard, alors que Yannis finit de boire son verre avec nous, le maire fait une seconde tentative et se propose, cette fois, de venir lui-même à la table des « Français ». Le tout accompagné d’une deuxième couche de miel et de compliments très visqueux et gluants. On se regarde à nouveau quelques secondes. Rien n’a changé. C’est encore non. Échec et mat.

Devant plusieurs témoins le maire a essayé de nous mettre dans sa poche (et peut-être de remplir la nôtre, mais ça, on ne saura jamais s’il serait allé jusque là).

En tout cas, il n’était pas question pour nous de nous afficher avec lui, ne serait-ce que pour éviter que cela sème la confusion parmi nos compagnons de lutte locaux. On ne sait pas comment aurait été interprétée cette image. À l’inverse, maintenant, tout le monde sait qu’il a essayé de nous approcher et qu’il a dû y renoncer.

L’heure n’est plus à faire semblant de discuter avec le pouvoir. Au contraire, il faut maintenir la pression, montrer que les intérêts du pouvoir local et national vont à l’encontre de ceux des habitant-es, préciser l’ampleur du saccage qui se prépare, et surtout montrer qu’un même projet d’aéroport, il y a quinze ans près d’Athènes, n’a absolument rien apporté de bon aux habitant-es.

Un moyen métrage existe sur ce sujet et il est consternant : les rares habitant-es de la région de Markopoulos (sud-est d’Athènes) qui ont trouvé du boulot après le chantier initial sont aujourd’hui éboueurs (une dizaine d’embauches seulement). Rien d’autre à se mettre sous la dent. Aucun touriste ne sort jamais de la zone de l’aéroport à Markopoulos et aucun nouvel hôtel n’a été construit, contrairement aux promesses mirifiques d’avant la signature. Il n’y a absolument aucune retombée économique et sociale, à part la terrible pollution sonore, visuelle et atmosphérique. De quoi balayer d’un revers de la main tous les arguments adverses.

Si vous comprenez le grec (c’est uniquement en langue grecque pour l’instant) : « Attention aéroport, Spata »

 

Retour à la ZAD. Andy va mieux et se remet doucement.

 

 

Nouvelle réunion. On fait le point sur les suites à donner à l’affaire et sur la poursuite des actions. Andy ne manque pas d’humour en commentant les conséquences de l’agression et sa convalescence. Malgré sa minerve, il a le sourire et le transmet à tout le monde

 

Nous sommes sur la bonne voie : la pression monte, les habitant-es et les médias ont rouvert le débat sur l’aéroport, et c’est précisément ce qu’on voulait.
— Oui, mais malheureusement, la ville de Kastelli est petite, âgée et un peu conservatrice, répond Vangelis (avec la barbe et les lunettes). C’est dur de les faire bouger comme à Athènes ou en Chalcidique !

Vangelis a raison. Même si on avance bien, le secteur nous rappelle un peu les difficultés de la lutte en forêt de Sivens, autour de la ZAD du Testet. Plusieurs d’entre nous y ont participé et voient des points communs. Mais, bon, on est en Crète, à plus de 2000 km et c’est une autre histoire !

 

On est heureux de passer la main aux camarades grecques qui prennent le relais, au fil des jours.

Oui, « grecques » : une majorité de femmes nous rejoignent ici et se mobilisent. À commencer par Maria qui, déjà auparavant, connaissait à la fois nos compagnons libertaires d’Héraklion et nos camarades plus modérés de Kastelli. Parfait !

Un autre sujet fait l’objet d’un débat parmi nous : plusieursdes membres du collectif de Kastelli ont récemment accepté d’être sur un liste électorale municipale contre l’aéroport, en mai prochain. Ils sont 5 précisément, sur une liste de 21 candidat-es au prochain conseil municipal. Aucun des 5 n’est à la tête de la liste. Il parait qu’aucune autre liste ne défendait clairement une position anti-aéroport et que le sujet aurait par conséquent été occulté de la campagne électorale locale qui va bientôt commencer. Certains ont donc voulu aller peser sur ce terrain là aussi. D’autres ne sont pas du tout du même avis, mais personne ne veut en faire un sujet de dispute. On sait qu’on est tou-tes très différent-es et qu’on n’a pas le même avis sur la participation aux élections ou pas. Certain-es parmi nous n’ont jamais voté, d’autres l’ont toujours fait, et d’autres encore font le choix de voter ou pas en fonction des circonstances.

Une camarade abstentionniste précise :
— Après, ce n’est pas la liste du collectif, elle ne porte pas son nom, c’est une entité séparée, et c’est la liberté des cinq camarades d’accepter d’y participer ou pas.

Les avis divergent, mais personne ne bloque là-dessus. Il faut avancer et justement on avance.

Un autre collectif, celui de la ZAD, vient de naitre au fil des réunions, ici, en présence de plusieurs membres du collectif du Kastelli, et cela, sans aucun problème. Les deux voies, rebelles et légalistes, vont maintenant cohabiter, comme souvent autour des zones à défendre. Et il est encore trop tôt pour savoir ce qui se passera ici.

Skippy a fait un nouveau trombinoscope mêlant les membres du convoi encore présent-es et les camarades grec-ques qui nous ont rejoint…

Les nouveaux visages se mélangent aux anciens. Le grain est semé.

 

 

On raconte à nos camarades grecques l’histoire de « Lama fâché », de « La ferme des 100 noms » et d’autres lieux détruits par l’État sur la ZAD de Notre-Dame des Landes.

 

 

Des repas partagés sont organisés sur zone. Vangelis fait griller des poivrons.

 

Les nouveaux invitent à leur tour des nouveaux. On a même des camarades à quatre pattes…

 

… et un excellent chanteur venu des États-unis, surnommé Air !

 

 

On amène nos récoltes d’oranges et de bergamotes pour le thé.

 

 

Symbole du passage de relais : on se tape dans les mains.

Les camarades de Rouen doivent bientôt partir, après avoir abattu un énorme boulot. Mais la lutte continue !

 

Pendant ce temps, le sursaut d’Exarcheia contre la mafia se confirme. La mobilisation s’amplifie. Plusieurs rassemblements successifs reprennent la place centrale.

Non, rien n’est terminé, contrairement à ce qu’annonçaient des oiseaux de mauvaises augures avec des écrits sombres, excessifs et défaitistes, distillant le poison de la résignation.

Non, et mieux encore : le 29 mars, une manifestation d’au moins 800 compagnons libertaires et révolutionnaires fait le tour du quartier en mettant en garde tous les ennemis d’Exarcheia.

Au premier rang, une banderole proclame :
« DÉGAGEZ, MAFIEUX ET VIOLEURS !
EN AVANT TOUTE, COMPAGNONNES ET COMPAGNONS ! »

 

Autour du célèbre lampadaire aux anges, la place Exarcheia est noire de monde. Les slogans se font entendre si forts qu’on les entend dans tout le quartier…

 

La manifestation sillonne le quartier, tourne dans les ruelles, descend la rue Tositsa…

 

Non, vraiment. Le quartier rebelle d’Athènes n’a pas dit son dernier mot 🖤❤️

 

 

Autour des oliviers de Kastelli, les fleurs ont poussé et les papillons dansent dans la douceur du printemps. Rien n’est fini également pour les 200 000 arbres et les habitant-es de Kastelli et des alentours.

 

Parmi nos projets sur place : des concerts, des rencontres et même un grand festival, peut-être. Mais il y a le problème du parking. Où pourraient se garer les nombreux visiteurs ? Les idées ne manquent pas. L’énergie non plus. Même si la plupart des membres du convoi doivent repartir les uns après les autres, il restera encore Maud, Yannis et Achille pendant plusieurs mois, à quelques kilomètres (entre deux allers-retours à Exarcheia), et surtout les camarades sur place qui continuent à se réunir, à militer et à multiplier les actions.

La lutte continue 🖤❤️

 

Voilà, c’est la fin de notre petit compte-rendu du convoi en dix épisodes !

Bien sûr, tous les textes peuvent être reproduits où bon vous semble, de même que les photos. Ces dernières sont disponibles en plus grand format sur le blog de Yannis*.

Si vous aimeriez venir avec nous lors d’un prochain convoi ou, au moins, participer à la préparation depuis la France, la Suisse ou la Belgique, laissez-nous vos coordonnées (en vous présentant brièvement) à : solidarite@anepos.net (nous vous recontacterons le moment venu).

Si vous voulez soutenir nos actions, lieux et luttes, c’est ici :
http://lamouretlarevolution.net/spip.php?rubrique15

Depuis la fin de la tournée du film L’Amour et la Révolution, cette source de financement s’est beaucoup affaiblie. En attendant les prochains convois, tout soutien est donc le bienvenu.

Les besoins actuels sont surtout :
– de l’argent pour les énormes frais de Justice de Rouvikonas (même si nous venons d’en payer une grosse partie, il en reste encore beaucoup et c’est une lutte qui est loin d’être terminée) ;
– des vivres pour les squats de réfugié-es, notamment le Notara 26 et le Spirou Trikoupi 17, ainsi que pour la cuisine sociale de rue L’Autre Humain ;
– quelques participant-es supplémentaires pour payer ensemble le loyer de la cuisine sociale (nous sommes actuellement à un peu plus de 300 euros sur 650 et souhaitons essayer d’atteindre les trois quarts du loyer pour alléger les charges de ce réseau vital pour les sans abris et précaires en Grèce) ;
– sans oublier la trentaine d’autres lieux et collectifs soutenus, comme Favela au Pirée qui a subi plusieurs attaques des néo-nazis ou encore Mikropolis à Thessalonique qui est le plus grand espace social libre en Grèce.
– Si vous avez l’occasion de venir en Grèce du nord en fourgons dans les semaines à venir, nous avons besoin de machines à laver en état de marche dans deux nouveaux lieux collectifs du nord-est du pays (près de Thessalonique).
– Si vous avez l’occasion de venir en Crète et que vous avez une guitare à donner, même très rudimentaire, nous connaissons un enfant d’une famille très pauvre qui en aurait l’usage (qui sait en jouer, qui n’en a pas et qui en rêve).

Il y aurait encore beaucoup à dire, mais pour en savoir plus sur nos lieux et nos collectifs, vous pouvez tout simplement visionner et partager les trois films visibles gratuitement et intégralement en ligne :

L’AMOUR ET LA RÉVOLUTION (2018)


(1h26)JE LUTTE DONC JE SUIS (2015)

Version longue (1h45)

Version courte (1h26)

 

NE VIVONS PLUS COMME DES ESCLAVES (2013)

(1h29)

Encore merci à toutes celles et ceux qui ont participé à la préparation de ce convoi, d’une façon ou d’une autre. Faites passer ! Transmettez au moins la nouvelle à toutes celles et ceux qui ont participé ! 🖤❤️

Et bonne continuation dans vos luttes !

* Les 10 épisodes sur le blog de Yannis :
1 – DE MARTIGUES À ANCONA
blogyy.net/2019/03/24/retour-en-photo-sur-le-convoi-solidaire-vers-la-grece-de-fevrier-mars-2019
2 – DU FERRY À ATHÈNES
http://blogyy.net/2019/03/26/retour-en-photos-sur-le-convoi-solidaire-vers-la-grece-de-fevrier-mars-2019-suite/
3 – L’ARRIVÉE À EXARCHEIA
http://blogyy.net/2019/03/26/troisieme-episode-larrivee-a-exarcheia/
4 – ROUVIKONAS, LES DISPENSAIRES ET L’AG DU NOTARA
http://blogyy.net/2019/03/27/quatrieme-episode-rouvikonas-les-dispensaires-et-lag-du-notara/
5 – AVEC LA CUISINE SOCIALE DANS LA RUE
http://blogyy.net/2019/03/28/cinquieme-episode-avec-la-cuisine-sociale-dans-la-rue/
6 – AVEC LES EXILÉ-ES ET LES ANTIFASCISTES
http://blogyy.net/2019/03/31/sixieme-episode-avec-les-exile-es-et-les-antifascistes
7 – EXARCHEIA FAIT L’ÉCOLE BUISSONNIÈRE
http://blogyy.net/2019/04/01/septieme-episode-exarcheia-fait-lecole-buissonniere/
8 – DÉPART EN CRÈTE SOUS HAUTE TENSION
http://blogyy.net/2019/04/02/huitieme-episode-depart-en-crete-sous-haute-tension/
9 – LA ZAD RENAÎT À KASTELLI
http://blogyy.net/2019/04/04/neuvieme-et-avant-dernier-episode-la-zad-renait-a-kastelli/
10 – LA LUTTE S’AMPLIFIE EN CRÈTE ET À EXARCHEIA
http://blogyy.net/2019/04/05/dixieme-et-dernier-episode/