Le doigt sur la gâchette

Athènes à la croisée des chemins ?

LE DOIGT SUR LA GÂCHETTE

Ambiance ces jours-ci à Exarcheia et aux alentours : les violences se multiplient et les flics sont de plus en plus nerveux, parfois le doigt sur la gâchette. Nous ne sommes pas loin du point critique, du point de bascule, du point de non retour. Dans un contexte à nouveau très tendu.

Dans le même temps, le gouvernement espère profiter du mois d’août qui approche, souvent au ralenti, pour avancer sur ses dossiers : gentrification de la colline de Strefi, aménagement de la place d’Exarcheia, préparation de l’arrivée du métro, évacuation des squats les plus gênants (Notara26 ? K*Vox ?…), répression des grandes gueules, etc.

Sauf que la mobilisation ne faiblit pas de notre côté. Et puis, du côté des forces étatiques, les incendies de garrigues sont nombreux et énergivores, un peu partout en Grèce, comme ailleurs en Méditerranée, et ne mobilisent pas que les pompiers !

Sans oublier la grève de la faim de l’anarchiste Yannis Michailidis qui vient de dépasser les deux mois de lutte et qui met à cran tout le mouvement social, à commencer par les anarchistes très en colère !

Il n’y a pas que certains flics qui sont actuellement le doigt sur la gâchette. Des militants révolutionnaires semblent très remontés aussi, parait-il.

Même si le contexte est très différent et sans doute moins explosif qu’il y a dix ans, l’été 2022 a des airs de 2008 et 2014, quelques mois avant le meurtre d’Alexis ou la grève de la faim de Nikos. Quelque chose sent la mort dans la chaleur de la nuit.

La violence mortifère du pouvoir s’apprête à frapper à nouveau, mais nous ne nous laisserons pas faire. Rien n’est écrit. Rien n’est terminé.

Y.Y