Le dérive vers l’extrême-droite en France va-t-elle continuer ?
Vu de Grèce, on se demande comment ça va finir :
LA DÉRIVE VERS L’EXTRÊME-DROITE EN FRANCE VA-T-ELLE CONTINUER ?
Macron qui cautionne Valeurs Actuelles, mais aussi la théorie du grand remplacement à la une de Charlie Hebdo cette semaine et des dizaines d’autres couvertures du même tonneau depuis des mois, des années. Où cela va-t-il nous mener ?
Hier soir, lors d’un débat sur l’extrême-droite en Europe, auquel je participais en Crète*, beaucoup pariaient que Le Pen arriverait certainement au pouvoir en France en 2022, sauf insurrection sociale.
On m’a demandé si je voyais venir une telle insurrection en France, j’ai répondu que, comme partout ailleurs en ce moment, c’était presque impossible à prévoir, mais que j’étais du même avis que ceux qui m’interrogeaient : sauf grand soulèvement social et déplacement des thèmes ressassés (sécurité, islam, croissance…) vers nos vraies préoccupations (liberté de choisir nos vies, égalité réelle c’est-à-dire sociale et politique, sauvegarde de la vie, de la Terre…), nous allons finir au fond du piège.
Les grands mots que les médias répètent sans cesse sont des leurres qui, non seulement servent à éviter de parler des choix politiques qui nous sont imposés, mais aussi qui permettent de frapper toujours plus les victimes de ces choix :
– les cris d’orfraie sur la sécurité justifient la volonté du pouvoir de contrôler totalement nos vies (nouveau totalitarisme) ;
– la peur du grand remplacement (musulman) nourrit simultanément les autres formes de racismes et de discriminations parce qu’elle suscite un repli identitaire complètement paranoïaque (et unit fictivement les classes sociales en France dans une guerre préfabriquée contre un ennemi surdimensionné) ;
– le dogme de la croissance créatrice d’emploi et de valeur conduit à nier la nécessité de sortir au plus vite du capitalisme qui ravage la Terre et détruit tout avenir possible.
Nous sommes donc au fond de la caverne du mythe de Platon : soit nous allons continuer à contempler les ombres qui s’agitent sur les parois (les écrans) du spectacle médiatique, soit nous allons nous retourner plus nombreux pour voir les choses en face, dans la lumière de la vie réelle qui est dehors.
Dehors, loin des baudruches et des leurres qui nous conditionnent et nous confinent dans une société nauséabonde et sans avenir.
Dehors, loin du modèle capitaliste et d’une préhistoire politique qui n’a que trop duré.
Yannis Youlountas
* Retour à Athènes, notamment pour des rencontres au théâtre autogéré Embros, dimanche et lundi, dont je vous reparlerai, et d’autres débats brûlants face aux nouvelles stratégies du pouvoir à Exarcheia et ailleurs. Salut de mes compagnons de luttes ici à vous tou.tes.