« No pasaran » devient la devise d’Exarcheia !

Voici l’affiche en cours de collage sur les murs du quartier rebelle et solidaire d’Athènes, depuis ce matin.

« NO PASARAN » DEVIENT LA DEVISE D’EXARCHEIA !

Après avoir été inscrit, pour la première fois il y a deux semaines, sur la banderole* qui barre encore la rue Notara au nord-ouest du quartier, le slogan de la révolution de 1936 en Espagne commence à se répandre un peu partout.

Les collectifs et les lieux autogérés d’Exarcheia n’ont pas peur des ruines et le disent haut et fort.

Voici le texte de l’affiche :

« Face à la répression de l’État, ni abandon ni trêve
CONSTRUISONS LES BARRICADES DE LA SOLIDARITÉ
contre l’attaque répressive imminente
NO PASARAN ! »

Cette affiche est cosignée et imprimée par plusieurs des lieux emblématiques d’Exarcheia, à commencer par le K*Vox (connu pour être la base de Rouvikonas), Notara 26, Spirou Trikoupi 17, etc.

Dans le silence des médias occidentaux, l’État le plus au sud-est de l’Europe, au carrefour de l’Afrique et de l’Asie, se prépare à piétiner un de ses lieux de résistance et de création les plus mythiques.

Ces dernières années, le vent qui s’est levé en Grèce a beaucoup inspiré d’autres mouvements sociaux au-delà des frontières. Des slogans passés, comme Ne vivons plus comme des esclaves par exemple, ont été repris à de nombreuses reprises durant la lutte contre la loi travail en France ou encore par certains gilets jaunes plus récemment. Idem dans d’autres pays comme l’Espagne, l’Indonésie et l’Italie.

Plus encore que les mots et les idées, c’est sans doute l’exemple, même très imparfait, d’Exarcheia qui représente la plus grande menace. Les états ne veulent pas laisser voir que nous n’avons pas du tout besoin d’eux. La démocratie directe, le consensus, le refus total de l’autorité et de la hiérarchie, l’accueil, l’entraide, l’autogestion ou encore l’auto-organisation sont des exemples puissants, concrets et très dangereux pour l’existence même de ce vieux monde qui ne repose plus que sur la théorie de « la fin de l’Histoire », l’affirmation selon laquelle « il n’y a pas d’alternative » et un niveau de surveillance et de répression qui s’élève partout.

Le pouvoir le sait parfaitement : un autre monde est à portée de main. Une autre façon de vivre ensemble, sans lui. Un autre futur.

C’est pour ça que nous ne nous laisserons pas faire.

Yannis Youlountas

* http://blogyy.net/2019/07/22/no-pasaran