L’État et le conseil départemental du Tarn vont tenter d’imposer un nouveau barrage à Sivens !

 

5 ans après la mort de Rémi Fraisse et 18 mois après le non-lieu qui a blanchit la Gendarmerie :

L’ÉTAT ET LE CONSEIL DÉPARTEMENTAL DU TARN VONT TENTER D’IMPOSER UN NOUVEAU BARRAGE À SIVENS !

C’est désormais certain. Le pouvoir va frapper fort dans les prochains jours et va provoquer une nouvelle lutte dans le nord du Tarn, malgré ses graves responsabilités dans le drame environnemental et humain d’il y a quelques années.

Ce qui va être voté précisément : un barrage d’un million de mètres cubes (927 000 m3) situé 330 mètres en amont du projet initial, pour un budget de 4 600 000 euros (principale des 12 propositions plus ou moins fantaisistes des cabinets d’étude ISL Ingénierie et Eaucea).

Autrement dit, l’État et le Conseil départemental veulent nous imposer quasiment la même retenue qu’il y a 5 ans, en évitant seulement de noyer l’endroit où est mort Rémi pour tenter d’éviter le scandale.

Mercredi 3 juillet, le pouvoir a feint, durant la réunion du projet de territoire pour la vallée du Tescou à la maison forestière de Sivens, de rechercher gentiment un consensus. Mais en réalité, il n’y avait aucune alternative possible, rien de ce que proposaient les associations environnementales (pompage dans le Tarn, remise en question du modèle agricole intensif…).

Après un rendez-vous intermédiaire ce jeudi 11 juillet, sous la forme d’une commission thématique « besoins en eau et solutions en eau » pour faire croire à la recherche d’autres hypothèses, la nouvelle plénière sera réunie le lundi 15 juillet et se prononcera par… vote ! La majorité étant dans la poche du pouvoir, on connait d’avance le résultat « démocratique » que nous prépare l’alliance d’intérêts pour la construction du barrage.

Ce sera la fin du processus de concertation lancé en 2016 pour temporiser, dans un contexte très tendu, en pleine instruction, avant de revenir au point de départ, à quelques mètres près, pour tenter d’imposer la même chose.

Qu’en pensent les zadistes ? Une trentaine se sont invités par surprise à la fin de réunion du 3 juillet et d’autres sont retournés sur les lieux : la ZAD du Testet qui va sans doute être réactivée, d’une façon ou d’une autre, n’en déplaise à ceux qui prétendent nous gouverner aux côtés d’experts consultants en productivisme et affaires juteuses.

Pour toute croissance, ce sera la croissance de la lutte.

Il y a 5 ans, la stratégie mortifère de l’État et de ses vassaux locaux a mené à la mort de Rémi Fraisse : y aura-t-il à nouveau un mort cette fois ?

Pour avoir un peu vécu et aidé sur la ZAD du Testet, d’août à octobre 2014 (durant la grande offensive de l’État et le sommet de la résistance) avant de repartir à Athènes, j’ai vu un mouvement large, multiple, coloré, par-delà nos différences joyeuses et parfois nos désaccords profonds, pour défendre ensemble la vie contre le capitalisme mortifère.

Nous étions la diversité fertile face à l’uniformité stérile.

Nous étions des arbres, des fleurs et toutes sortes d’animaux face à une armada de machines et de robots casqués.

Nous étions la nature qui se défend.

Yannis Youlountas

 

Quelques souvenirs :

Septembre 2014 : « Monsieur le président du Conseil général » (chanson satirique contre Thierry Carcenac, alors président)

 

15 au 21 septembre 2014 : « Festival GROZAD » sur la ZAD

 

24-25 octobre 2014 : « Terreur d’État au Testet » (ce qui s’est vraiment passé au moment du meurtre de Rémi)

 

Novembre 2014 :
Une manifestante : « Vous avez tué un jeune ! » (Rémi)
Un CRS répond : « il l’avait mérité ! »

 

Octobre 2017 : « La nature qui se défend » (documentaire qui revient sur l’expérience de la ZAD, trois ans après)

Janvier 2018 : Non-lieu dans la mort de Rémi Fraisse. « Tout est fait pour enterrer cette affaire », dénonce le père de Rémi

Une chanson pour finir : « ZAD Partout » avec d’autres images de la lutte de Sivens