Le pouvoir ne nous défend pas contre le fascisme, bien au contraire !

A quoi joue actuellement le gouvernement français devant la multiplication des lieux et des milices fascistes dans l’hexagone ?

LE POUVOIR NE NOUS DÉFEND PAS CONTRE LE FASCISME, BIEN AU CONTRAIRE !

Ces derniers mois, le gouvernement français a délibérément choisi de protéger les nouvelles organisations fascistes en refusant de les dissoudre ou de fermer leur lieux, en dépit des recommandations officielles et des preuves irréfutables dont ils disposait.

Sur ordre du gouvernement, le préfet d’Alsace a refusé de fermer l’Arcadia, malgré la motion du conseil municipal de Strasbourg qui lui était adressée le 22 janvier 2018, qui avait été adoptée à l’unanimité (en l’absence des élus frontistes) et qui réclamait la fermeture de l’établissement. Six mois plus tard, ce même représentant de l’État confirmait son refus, malgré la propagande notoire pour une organisation nazie dans ce lieu, en l’occurrence Aube dorée reçue le 12 juin 2018, alors que la propagande nazie est censée être interdite dans l’hexagone.

Quelques semaines auparavant, le gouvernement français a également refusé de dissoudre l’organisation Génération identitaire, malgré la recommandation officielle de la délégation interministérielle contre le racisme le 14 juin 2017 (pour propagande raciste et association de malfaiteurs menaçant la vie d’autrui).

Pourquoi cette stratégie ?

Parce que le pouvoir capitaliste a toujours eu besoin du fascisme. Plus encore à chaque fois, dans l’Histoire, où il a durci sa politique et s’est appliqué à détourner la colère contre des boucs-émissaires. Le pouvoir souffle le chaud et le froid, abrutit les masses, propage la confusion, divise pour mieux régner et se prévaut de maintenir l’ordre alors que c’est lui-même qui sème le chaos, la haine et la misère.

Alors que le capitalisme ne cesse actuellement de se durcir sur tous les plans, que les inégalités se creusent, que les libertés s’effacent au prétexte d’une soi-disant sécurité, le pouvoir renforce inexorablement ses moyens de surveillance et de répression et se révèle chaque jour plus autoritaire.

Pour faire dériver l’opinion dans la même direction, toujours plus autoritaire, et ainsi conserver sa position centrale d’arbitre et de gestionnaire de la société toute entière, le pouvoir souffle sur les braises et laisse volontairement se répandre les milices fascistes sur le territoire, comme aux temps les plus sombres.

Si le fascisme est un ennemi mortel, le pouvoir est bien, une fois de plus, le fond du problème.

Le pouvoir n’apporte en rien l’ordre et la concorde mais, au contraire, le désordre et la discorde ; parce que sa première vocation est de tirer profit de sa position et que le désordre injuste et douloureux qu’il génère est à son avantage ; parce que sa seconde vocation est de se maintenir en place et que la discorde qu’il répand parmi ceux qu’il domine est son meilleur moyen d’y parvenir.

Vous voulez en finir avec le fascisme ? Détruisez le pouvoir.

Yannis Youlountas