Le mal à la racine

Le nationalisme n’est pas seulement l’apanage de l’extrême-droite, loin s’en faut.

LE MAL À LA RACINE

Toute notre société est imprégnée de ce logiciel, depuis les repères de l’enfance jusqu’aux lieux communs entre adultes. Exactement comme la hiérarchie, l’état, les habitudes alimentaires ou encore les rites coutumiers, la « fierté nationale » s’impose très tôt comme une évidence, dans la foule des préjugés et des idées reçues.

Ancrée, cultivée, excitée, exacerbée, cette fierté, cette préférence, cette dévotion est présente dans tous les recoins de l’existence, du simple match de foot des « bleus » au sentiment d’appartenir à une même famille, à un même peuple, à une même destinée, séparés du reste de l’humanité et de la vie sur Terre. Même si chacune de ces attitudes n’est pas à proprement parler du nationalisme, c’est bien l’ensemble qui, de fil en aiguille, pousse au chauvinisme malsain, depuis les affres ridicules du patriotisme folklorique jusqu’à la l’horreur mortifère des politiques nationalistes.

Car le ver est dans le fruit : notre société secrète le nationalisme comme elle secrète également le fascisme, du simple fait de la domination et de l’exploitation quotidienne que trop de victimes subissent, tolèrent et parfois répètent au travail comme à la maison, à tous les âges de la vie.

Combattre le nationalisme et le fascisme nécessite donc, non pas seulement de s’opposer aux organisations politiques qui s’en prévalent, mais aussi d’examiner et de remettre en question tous ces recoins de l’existence qui pullulent à la racine de ce fléau, à commencer par ses germes dans l’éducation.

Combattre le mal à la racine, c’est constater une fois de plus que la vie toute entière est à réinventer, en sortant définitivement du capitalisme et de la société autoritaire.

Yannis Youlountas

https://www.youtube.com/watch?v=WscVYSu-O2w