Pour le boycott et l’occupation des médias du pouvoir

On ne peut pas lutter contre le pouvoir sans lutter également contre ses antennes de propagande, ces pseudo médias qui abrutissent quotidiennement la population, la détournent des vrais problèmes et taisent ou calomnient nos résistances.

POUR LE BOYCOTT ET L’OCCUPATION DES MÉDIAS DU POUVOIR

Hier, les étudiants nantais* ne s’y sont pas trompés : le journal Ouest-France fait clairement partie de cette constellation de serviteurs zélés qui salissent et vilipendent sans répit nos luttes pour la vie, la liberté, l’égalité et le bien commun.

Pour répandre sa propagande nauséabonde, Ouest-France est grassement financé, chaque année, par 5 millions d’euros de subventions de l’État et plusieurs autres millions d’euros transmis directement par les principaux capitaines d’industrie en échange d’encarts publicitaires décervelants, pendant que nos modestes médias libres sont pour la plupart à l’agonie.

Non, servir à ce point le pouvoir, ce n’est pas du journalisme, mais de la communication, de la propagande et du flicage.

Les éditocrates de la presse de caniveau et leurs collaborateurs soumis figurent indiscutablement parmi les matons de la masse aliénée, dans la hiérarchie de la société autoritaire.

De mon côté, quand Ouest-France m’a sollicité lors de mon passage en région nantaise, le mois dernier, j’ai totalement refusé de répondre à ses questions en rappelant le traitement odieux infligé par ce journal à mes compagnons de la ZAD ainsi qu’aux étudiants qui commençaient à battre le pavé. Idem quelques jours plus tard, lors de mon procès à Nice contre les fascistes de Defend Europe, quand l’AFP, France Télévision et d’autres médias du pouvoir ont souhaité m’interroger.

Non seulement nous n’avons pas besoin d’eux pour agir, créer, informer, mais nous devons rapidement passer à l’offensive : on ne peut pas lutter contre le pouvoir en épargnant ses serviteurs les plus zélés.

Il y a 50 ans, au printemps 1968, le mouvement social appelait partout en France au boycott et l’occupation des médias du pouvoir. C’est également ce que nous prônons et faisons depuis des années en Grèce**.

Merci à nos compagnons de lutte nantais d’avoir, une nouvelle fois, ouvert la voie.

Yannis Youlountas

* Lire Nantes Révoltée, « Les étudiants envahissent les locaux de Ouest-France » : https://www.facebook.com/Nantes.Revoltee/posts/1650285321674301

** L’une des premières actions de piratage du journal télévisé grec, le 16 décembre 2008, par des étudiants qui brandissent une banderole « Arrêtez de regarder, sortez dans la rue ! » :