Une île

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Depuis la lecture de « Vendredi ou la vie sauvage » le jour de mes 11 ans, à chaque moment de fatigue, de doute, de faiblesse, je n’ai jamais cessé de rêver à un ailleurs, à un repli, à un repos… à une île.

Je caressais mon rêve en me demandant quelle île choisir en Grèce, parmi tant d’autres, pour finir mes jours. Mais je savais tout au fond de moi laquelle. Celle où mon père et mes sept oncles et tantes ont appris à marcher. Celle qui diffère de toutes les autres à mes yeux. Celle qui m’arrache des larmes à chaque fois que j’y retourne, que je rentre chez moi, que je touche du doigt mon rêve d’enfance : La Crète.

Île du renoncement ou de la vraie société ? Île pour se perdre ou pour se retrouver enfin ? Île pour finir ses jours ou pour les recommencer autrement ?

Chacun de nous a son île, ici ou là, à sa façon, quelque part derrière les nuages, le rideau de la pluie ou les murs de la ville.

Une île, qu’importe la clémence du temps. Une île, au-delà des mers, quand le jour se lève. Même quand j’habitais à plein temps sous le soleil d’Athènes ou de Provence, je caressais mon île, je caressais mon rêve.

Y.Y.

« Une île. Où les hommes n’auraient pas peur… Une île. Voici qu’une île est en partance et qui sommeillait dans nos yeux depuis les portes de l’enfance. »
Jacques Brel, Une île, 1962
https://www.youtube.com/watch?v=UV452Ecwh-Y