Le changement ne viendra que de nous-mêmes

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Pas besoin de guide pour avancer dans l’inconnu. L’unique homme providentiel de chacun, c’est lui-même. Sa seule famille, c’est l’humanité. Sa seule patrie, c’est la Terre. Tous les gendarmes du monde n’y feront rien.

LE CHANGEMENT NE VIENDRA QUE DE NOUS-MÊMES.

Un jour viendra l’an neuf. L’an neuf où les fœtus se débattront pour naître. L’an neuf où la vie sera dehors, partout et au-delà. L’an neuf où la parole, l’imaginaire, la révolte et la création seront libérés. L’an neuf où nous n’aurons plus peur.

La peur trouble, altère, ruine l’espoir. Mais nous n’avons pas besoin d’espoir pour entreprendre, pour lutter, pour résister. Conditionner nos actes à la perspective d’un résultat, c’est s’appliquer une logique de spéculateur. C’est reproduire les cercles vicieux que suivent les cycles coutumiers des troupeaux. C’est suivre, évaluer et attendre. Attendre une initiative d’envergure. Une initiative entraînante. Toujours attendre. Encore attendre. Tel est le piège du calcul de probabilité qui conduit à l’immobilisme et à l’impuissance. Tel est le sortilège qui repousse au lendemain la multiplication des pas-de-côté.

Il n’y a pas lieu d’espérer ni de désespérer, mais d’agir chacun sans attendre que le changement provienne d’ailleurs, de plus haut, de plus loin, de plus grand, de plus fort. Il n’y a rien de plus fort que la synergie des faibles en colère. Il n’y a rien de plus grand que le rassemblement des petits décidés à ne plus l’être. Il n’y a rien de plus loin que le dernier pas à accomplir, non pas en avant, mais de côté. Rien ne peut s’opposer à cette désobéissance, si les objecteurs se multiplient et se manifestent tour à tour, sans rien céder aux calculs désuets sur des perspectives insondables.

Le changement ne viendra que de nous-mêmes. L’inespéré n’adviendra que si l’on va au-delà de la pure spéculation à son sujet, si l’on se met vraiment en marche vers lui, si l’on choisit d’oser sans croire aux oiseaux – de bonnes comme – de mauvaises augures. Pas besoin de guide pour avancer dans l’inconnu. L’unique homme providentiel de chacun, c’est lui-même. Sa seule famille, c’est l’humanité. Sa seule patrie, c’est la Terre.

Tous les gendarmes du monde n’y feront rien. Le défi de La Boétie reste à accomplir. Quand nous serons résolus à ne plus servir, à ne plus nous servir, à ne plus nous asservir, nous serons libres.

Yannis Youlountas