Bras de fer en Crète contre un ministre d’extrême-droite

BRAS DE FER EN CRÈTE CONTRE UN MINISTRE D’EXTRÊME-DROITE ✊‍☠️

Ce matin, les forces spéciales de l’État sont venues évacuer violemment le squat Evangelismo à Héraklion, l’un des plus grands de Grèce. C’est la troisième fois que cela se produit ces dernières années (l’évacuation précédente et la réoccupation du squat sont présentés vers la fin du film Nous n’avons pas peur des ruines).

Le motif de cette évacuation brutale est, cette fois, une vengeance, suite à l’humiliation de Makis Voridis, figure de l’extrême-droite grecque et actuel ministre de l’immigration de Kyriakos Mitsotakis. En effet, il y a 4 jours, Makis Voridis a reçu une pluie d’œufs sur le crâne (variante des tartes à la crème belges et des yaourts athéniens) de la part d’un groupe antifasciste, lors de sa visite en Crète, alors qu’il venait de s’installer dans un restaurant d’Héraklion. Ses gardes du corps n’ont rien pu faire face au 25 militants cagoulés qui ont jeté les œufs sur le ministre avant de s’enfuir avant l’arrivée des renforts policiers.

Ridiculisé, le nostalgique de la dictature des Colonels et intégriste religieux orthodoxe voulait absolument se venger au plus vite. Les premiers éléments de l’enquête suspectait des membres du squat Evangelismo à Héraklion, ainsi que d’autres membres du mouvement antifasciste antifasciste. D’où l’attaque de ce matin.

Sauf que ce n’est pas fini. Une fois de plus, le squat sera repris. Une fois de plus, l’État devra céder devant les nombreuses actions qui vont se déployer dans la ville d’Héraklion et ailleurs en Crète. Une fois de plus, les commerçants de la ville et, bien sûr, les organisations pour les droits humains vont intervenir, diversement, pour demander à ce qu’on laisse tranquille le mouvement social. Les commerçants pour avoir la paix en ville. Les organisations pour les droits humains pour rappeler la liberté d’expression et le devoir de laisser les personnes désireuses d’expérimenter des alternatives sociales, dans l’horizontalité et l’autogestion, de pouvoir le faire.

Parallèlement, la politique du ministre de l’immigration ne cesse de se durcir et le fait que le premier ministre Mitsotakis confie systématiquement ce ministère à un membre de l’extrême-droite est particulièrement choquant aux yeux de beaucoup de Grecs. Les conditions de vie des migrants en Grèce sont de plus en plus difficiles et, la semaine dernière, deux femmes sont mortes noyées en essayant d’accoster à Chios.

Le bras de fer continue, en Crète comme ailleurs. À suivre…