Michailidis : « Avis de suspension – non cessation – de la grève de la faim »

Dans un état très critique, Yannis Michailidis suspend provisoirement sa grève de la faim, mais continue sa demande de libération. Voici son texte :

« AVIS DE SUSPENSION – NON CESSATION – DE LA GRÈVE DE LA FAIM

Je me trouve dans la position désagréable d’annoncer que j’arrête cette lutte difficile, sans avoir rien gagné de substantiel. Cependant, ce combat n’est pas terminé et je n’ai pas l’intention de le laisser inachevé. L’interruption est temporaire.

Certaines des raisons sont évidentes. Certaines ne le sont pas. Je m’excuse auprès de ceux qui m’ont soutenu de ne pas pouvoir partager publiquement les raisons pour le moment. Si nécessaire, je reviendrai, j’expliquerai publiquement en détail les raisons pour lesquelles j’ai choisi l’arrêt temporaire.

Je continuerai à réclamer ce à quoi j’ai droit et j’espère ne pas avoir à revenir.

Le système judiciaire s’est dégradé. Succès unique de la grève de la faim jusqu’ici qui a mis en évidence ses contradictions. Au niveau de la digue que j’ai essayé de mettre en place, il y avait les positions juridiques, qui changent le climat en jeu, de la logique « jetez-les et jetez les clés ». Mais ma demande personnelle reste dans l’air. Et ma promesse que je ne m’arrêterais pas, en ce moment semble trahie. Cela me pèse bien sûr, et que l’on sache que mon intention est – si nécessaire – de continuer dans un avenir proche à un moment plus fructueux

Mais comme je l’ai déjà dit, pour le moment, tout ne peut pas être dit et j’espère qu’il n’est pas nécessaire de le dire.

En terminant cette annonce, je tiens à remercier du fond du cœur ceux qui m’ont soutenu de quelque manière que ce soit. Ceux qui ont pris position, ceux qui se sont positionnés, ceux qui ont transcendé leurs rôles sociaux parce que l’empathie a prévalu. Mais surtout ceux qui se sont battus bec et ongles pour briser le silence imposé, ceux qui ont été battus dans les rues pour exprimer leur solidarité, ceux qui ont pris des risques et ceux qui ont cessé de se nourrir dans les prisons. C’est à eux que je dois la vie. Si tout cela ne s’était pas produit, en ce moment, il n’y aurait aucune condition pour que je suspende.

C’est tout pour l’instant. J’attends toujours avec impatience ma libération immédiate.

Tout continue !

Yannis MICHAILIDIS »