Nouveau refus du tribunal et multiplication des attaques nocturnes contre le parti au pouvoir

8 mars 2021. Dimitris Koufontinas est encore vivant. Bien que très fragile, sa santé s’est un peu stabilisée, pour l’instant, grâce à l’effet du sérum depuis trois jours. Mais le risque de mort subite reste très élevé.

Il y a quelques minutes, le Conseil judiciaire de Lamia a rejeté la demande d’annulation de son transfert à la prison de haute sécurité de Domokos. Les avocats de Dimitris Koufontinas se trouvent dans l’impasse face à l’influence du premier ministre sur les organes de décision sollicités, (les principaux interlocuteurs appartiennent souvent au parti de droite Nouvelle Démocratie) et du fait du refus d’intervenir de la présidente de la République hellénique, alors qu’elle censée être la garante du respect de la constitution.

Cette nuit à Athènes, les ripostes se sont poursuivies, un peu partout, malgré de nombreux barrages policiers dans les artères principales de la capitale. Parmi les attaques recensées, la plupart ont visé le parti du premier ministre. Plusieurs bureaux ont été attaqués, tagués, défoncés ou visités. Proche de Mitsotakis, le député d’Athènes Vassileos Spanakis (cf. photo) a été pris pour cible : sa maison secondaire a été saccagée cette nuit. Spanakis avait tenu des propos virulents contre le gréviste de la faim dans le cadre de la propagande médiatique. Ces derniers jours, plus de 300 ripostes nocturnes ont été recensées à Athènes et une centaine d’autres ailleurs en Grèce, aux dires des médias du pouvoir.

Depuis 24 heures, plusieurs rassemblement ont eu lieu, mais avec de grandes difficultés du fait des violences policières systématiques (plusieurs nouveaux scandales ont éclaté, en particulier concernant des agressions de voltigeurs sur des passants paisibles dans un parc du quartier de Nea Smyrni). Les interpellations et arrestations se multiplient et, surtout, les amendes pour non respect des mesures anticovid19 sont lourdes : 300 euros en Grèce contre 135 euros en France, alors que le salaire moyen est inférieur de moitié en Grèce).

La question principale maintenant est : que va faire Dimitris Koufontinas ? Va-t-il continuer au risque de mourir bientôt ? Pour l’instant, excepté dans les actions clandestines nocturnes, le mouvement social commence à être étranglé par la répression, à la fois physique, judiciaire et financière. La dérive autoritaire du gouvernement Mitsotakis suscite beaucoup d’interrogations en Grèce, à commencer par la première de toutes, la plus ancienne et la plus cruciale, sur laquelle tout le monde n’est pas d’accord : comment résister ?

 

Yannis Youlountas

 

#koufontinas_hungerstrike #δημήτρης_κουφοντίνας #koufontinas #σακελλαροπούλου_πάρε_θέση #dimitris_koufontinas #ektoras_koufontinas