Rouvikonas renouvelle son soutien au mouvement social en France

Giorgos Kalaïtzidis, l’un des fondateurs du groupe, mais membre comme un autre, dans l’égalité et une grande fraternité. Photo : Ben Art’core

Convoqués hier, Giorgos et Nikos de Rouvikonas viennent d’être inculpés pour l’attaque de l’ambassade et du consulat de France en avril 2018. L’État grec et son homologue français veulent frapper fort, mais ne réussiront pas à dissuader les actions de solidarité internationale :

ROUVIKONAS RENOUVELLE SON SOUTIEN AU MOUVEMENT SOCIAL EN FRANCE

Hier, Giorgos a été inculpé pour 4 actions en un seul jour, dont celle du 22 avril 2018 « en solidarité avec les victimes de la répression en France, en particulier dans la lutte contre la Loi Travail et dans la défense de la ZAD de Notre-Dame des Landes». L’ambassade et le consulat de France avaient été repeints en rouge et noir durant deux actions éclair, mais des caméras de surveillance auraient permis d’attester la participation d’au moins deux membres du groupe anarchiste : Giorgos et Nikos. Suite de la procédure dès vendredi.

Sans céder d’un seul pouce, Rouvikonas renouvelle ce soir son soutien au mouvement social en France et assume totalement son action de solidarité internationale. Le groupe considère que c’est « un honneur d’être poursuivi dans pareil cas. »

Sur son compte Facebook, Giorgos s’en fait également l’écho :

« SOLIDARITÉ AVEC LES COMPAGNONS ET COMPAGNONNES DE LUTTE EN FRANCE : NOUS SERONS TOUJOURS À VOS CÔTÉS. »

Rappelons que Rouvikonas est un groupe anarchiste basé dans le quartier d’Exarcheia, à Athènes, qui mène de nombreuses actions depuis 5 ans contre tous les pouvoirs et lieux d’exécution de ses politiques désastreuses. Rouvikonas est composé d’une majorité d’ouvriers et précaires de diverses nationalités, dont beaucoup de femmes. Une section féministe existe même au sein du groupe qui mène des actions autonomes sur ce sujet. Rouvikonas(*) agit partout en Grèce, parfois avec la participation d’autres collectifs : libertaires de Thessalonique, antifascistes d’Athènes, exilé.es kurdes…

Sous le sceau du groupe antifasciste Distomo qu’il a confondé et qu’il compose pour une bonne partie de ses membres, Rouvikonas a chassé Aube Dorée de son quartier fétiche à Athènes : Agios Pantelemonas et a participé à faire chuter ce parti néonazi de 10% à 0,5%. Rouvikonas est également membre de la nouvelle Fédération Anarchiste en Grèce, et son centre social autogéré, le K*Vox, est membre de l’assemblée No Pasaran à Exarcheia.

Ce groupe très actif et solidaire est dans le collimateur du nouveau gouvernement qui veut maintenant le qualifier en « organisation terroriste » bien qu’il n’ait jamais tué personne. Très surveillés, certains de ses membres n’ont d’ores-et-déjà plus le droit de voyager hors de Grèce, notamment Giorgos (qui était venu en France, Italie et Belgique en septembre 2018).

Le pouvoir peut bien faire ce qu’il veut, il ne fera pas reculer Rouvikonas d’un seul pas.

Yannis Youlountas

(*) Présentation vidéo de Rouvikonas :

#LA_SOLIDARITE_EST_NOTRE_ARME
#SOLIDARITY_IS_OUR_WEAPON
#ROUVIKONAS_RESIST #NO_PASARAN
#NE_VIVONS_PLUS_COMME_DES_ESCLAVES

L’ambassade France à Athènes, le 22 avril 2018.

 

En solidarité avec les victimes de la répression en France…

 

Les membres du groupe qui ont participé à l’action.

 

La réaction outrée de Mitsotakis à l’époque, futur premier ministre un an plus tard.

 

L’une des inculpations…

 

Le pouvoir repose avant tout sur du papier.

 

Pour comprendre pourquoi un P dans l’étoile noire. Le P se prononce R en grec.

 

Attaque du siège d’Aube Dorée. Les néonazis n’osent pas sortir.

 

Menaces de mort fascistes devant le domicile de Giorgos : « membres de Rouvikonas, vous allez mourir. »

 

Rouvikonas présent dans la lutte au Rojava.

 

Un membre de Rouvikonas sur place, à Raqqa en 2017.

 

Récente action de solidarité avec le Rojava : menée par Rouvikonas contre l’ambassade de Turquie à Athènes.

 

Participation de Rouvikonas et du K*Vox à la résistance d’Exarcheia.

 

Attaque policière du K*Vox, base de Rouvikonas, fin août, brisant la grande porte vitrée et gazant la foule à l’intérieur avec des gaz lacrymogènes dans un lieu clos.

 

Deuxième assaut du Parlement par Rouvikonas, le 21 mai dernier, avec peintures et fumigènes, en solidarité avec le prisonnier politique Dimitri Koufontinas en grève de la faim.

 

Action de solidarité en retour, côté France : devant l’ambassade de Grèce à Paris.

 

« Ils ont cru pouvoir nous enterrer, mais ils ne savaient pas que nous étions des graines. »

 

Juin 2019. Deux membres de Rouvikonas poursuivis pour l’attaque du parlement grec parviennent à échapper à la prison grâce à la solidarité internationale, à la grande surprise des médias grecs consternés.

 

L’ambassade de France à Athènes, encore plus surveillée que par le passé, notamment à la demande des autorités françaises énervées.