Athènes sous haute tension : solidarité internationale avec Koufontinas !
[Partagez, transmettez à vos collectifs/organisations] La tension monte à nouveau en Grèce, on a besoin d’un maximum de soutien…
SOLIDARITÉ INTERNATIONALE AVEC DIMITRIS KOUFONTINAS, PRISONNIER POLITIQUE EN GRÈVE DE LA FAIM : L’ÉTAT GREC VIENT DE DÉCIDER DE LE LAISSER MOURIR !
Dimitris Koufontinas est l’un des plus célèbres prisonniers politiques en Grèce. Ce communiste révolutionnaire, proche du mouvement anarchiste, a été condamné à la prison à perpétuité, il y a 16 ans, pour sa participation au groupe révolutionnaire 17 novembre, une organisation issu de la lutte contre la dictature des Colonels et contre les services secrets américains qui ont installé ce régime au pouvoir (comme ils l’ont fait à la même époque en Amérique Latine).
Cependant, la loi grecque permet au prisonnier, même condamné à perpétuité, quelques courtes permissions surveillées dans sa famille. Dimitris Konfontinas en a déjà obtenu plusieurs par le passé, après 16 années de prison, ce qui lui a permis de revoir son fils Hector.
Oui, mais voilà. Comme souvent avec le pouvoir, il ne supporte pas que ses opposant.es réprimé.es refusent de se repentir. Antifasciste, anticapitaliste et anti-impérialiste, Dimitris Koufontinas n’a jamais renié son passé et reste une figure respecté du mouvement social en Grèce, drapeaux rouges et noirs réunis.
Cela rappelle, bien sûr, le cas de Jean-Marc Rouillan et d’autres prisonniers politiques dans l’hexagone, contre lesquels l’État français fait preuve d’un acharnement revanchard et cruel. Georges Ibrahim Abdallah attend encore sa libération depuis bientôt 35 ans !
En Grèce, depuis plusieurs semaines, Dimitris Koufontinas subit un refus de l’État de lui concéder une nouvelle permission de sortie dans sa famille. Ce véto est clairement politique, sous la pression déclarée des États-unis et du parti de droite Nouvelle Démocratie, en pleine campagne électorale locale et européenne. La responsabilité du gouvernement Syriza est totalement engagée.
Depuis le 2 mai, malgré ses 61 ans et un état de santé fragile, Dimitris a entamé une grève de la faim pour protester contre ce nouveau refus et a fait appel de cette décision arbitraire. Plusieurs actions et messages de solidarité ont épaulé sa démarche, notamment de la part de Rouvikonas et d’autres collectifs et organisations. La dernière manifestation en date a eu lieu ce mardi soir à Athènes, quittant l’itinéraire prévu pour partir en manif sauvage jusqu’au siège de Syriza aujourd’hui considéré comme principal responsable de ce petit jeu mortifère à visée électorale et pour satisfaire l’oncle Sam.
La mauvaise nouvelle est tombée en fin de matinée : plus de sortie pour Koufontinas ! Cette confirmation du refus de le laisser voir sa famille est actuellement applaudie sur toutes les chaînes de télé qui diffusent les sourires narquois et les commentaires répugnants des experts, politiciens et animateurs cravatés au service du pouvoir.
Comme il l’avait annoncé le 2 mai, Dimitris Koufontinas, collégien dans sa jeunesse à Exarcheia puis mathématicien et apiculteur, a donc décidé de poursuivre sa grève de la faim, bien que très affaibli. Cela signifie probablement sa mort prochaine, sauf si le pouvoir revient rapidement sur cette décision arbitraire.
Dimitris Koufontinas vient de diffuser un message confirmant sa décision :
« – Je continue ma grève de la faim, jusqu’à la confirmation [de la permission de sortie] ou jusqu’à la fin. Je refuse toute assistance médicale et libère mes proches de la responsabilité de solliciter les médecins si je perdais connaissance. Je remercie tous mes camarades, ainsi que les hommes et femmes de progrès qui sont à mes côtés dans cette juste cause ».
En ce moment même, les messages de soutien se multiplient en Grèce et au-delà, de même que des actions en riposte à cette « condamnation à mort » selon l’expression des camarades et compagnons ici.
Par exemple, le siège du journal de Syriza, « Avgi », est actuellement occupé par des militants anarchistes et communistes révolutionnaires depuis la mi-journée*, c’est-à-dire immédiatement après l’annonce de la décision. Plusieurs attaques et dégradations de lieux de pouvoir et de centres économiques ont également été signalées, notamment au centre d’Athènes, contre les magasins de luxe des rues Valaoritou et Voukourestiou.
La tension monte dans la capitale et ailleurs en Grèce. Il est probable que les prochaines heures vont révéler d’autres formes de ripostes du mouvement social révolté par cet acharnement du pouvoir contre ce prisonnier politique qui risque de mourir dans les jours qui viennent.
Après un samedi-dimanche très animé, une grande manif athénienne aura lieu ce mardi 14 mai (rendez-vous aux Propylées à partir de 19h00, départ vers 20h00).
Dans ce contexte, tout message/action de soutien international (ou anational) sera le bienvenu.
Solidarité avec Dimitris Koufontinas. Soutien à ses proches et, en particulier, à son fils Hector Koufontinas.
Yannis Youlountas
* Communiqué des occupants sur Athens Indymedia :
https://athens.indymedia.org/post/1597768/
Photos : Dimitris Koufontinas (dont certaines avec son fils Hector et notre camarade de Rouvikonas Giorgos Kalaïtzidis) la manif rouge et noire du mardi 7 mai à Athènes, une autre manif de soutien à Thessalonique, des tags dans le centre-ville d’Athènes, à Héraklion et à Exarcheia, et un petit retour historique.