Comment Facebook impose un bracelet électronique

Plusieurs de mes ami.es viennent de perdre leur page Facebook ces dernières heures, en France comme en Grèce où Rouvikonas n’a plus de page depuis cet après-midi. Derrière tout ça, il y a la volonté insistante de la firme de nous localiser en permanence.

COMMENT FACEBOOK IMPOSE UN BRACELET ÉLECTRONIQUE

Depuis plusieurs jours, j’ai perdu à plusieurs reprises le contrôle de ma page. À chaque fois, Facebook a refusé mes tentatives de localisation bidon, puis avec l’aide d’un ami domicilié en France. La firme n’a rien voulu savoir jusqu’à ce que je cède et que j’active le lien envoyé sur mon téléphone personnel pour me géolocaliser de force.

Par la suite, j’ai bien sûr désactivé toutes formes de géolocalisation sur mon téléphone. Mais, un peu plus tard, j’ai à nouveau perdu l’accès à ma page jusqu’à ce que je réactive, encore et encore, la géolocalisation sous la forme imposée par Facebook, c’est-à-dire via mon téléphone.

Autrefois, on parlait déjà de Facebook comme d’une prison à ciel ouvert. On blaguait sur le fait qu’on parlait à des murs. On évoquait aussi le flicage du réseau sur divers points critiques.

Mais désormais, c’est bien un bracelet électronique qu’on veut nous imposer, au moins pour certaines pages dites « sensibles » et/ou « à forte couverture » pour l’instant.

Pour l’instant seulement : car, si ce n’est pas encore votre cas, n’en doutez pas une seule seconde, ce procédé orwélien finira par être étendu à tou.tes.

Facebook est à l’instar du capitalisme et de la société autoritaire qui ne cessent de se durcir. Certes, on peut quitter Facebook, et c’est ce que beaucoup font en ce moment, mais on ne peut quitter ce monde, sauf en se suicidant ce qui n’arrange rien pour les autres damné.es de la Terre ni pour la planète elle-même.

Cette société abjecte fondée sur la domination et l’exploitation a colonisé toute la surface du globe. Il n’y a pas d’exil possible. La seule chose qui nous reste à faire, c’est d’étendre au plus vite la prise de conscience et la mobilisation pour renverser le pouvoir et changer radicalement la société.

Si je suis encore ici, sur Facebook, en attendant d’être probablement viré tôt ou tard, c’est parce qu’il y a beaucoup de gens qui s’y questionnent, et ce, de plus en plus. C’est sans doute pour ça que Facebook entrave, censure et vire les militants de l’émancipation sociale que nous sommes plus encore que les fachos et leurs publications qui tiennent souvent longtemps avant de sauter.

Les camarades qui me connaissent bien ici savent à quel point je suis un farouche partisan de virer nos téléphones en réunions, même pour les discussions anodines, et a fortiori en actions.

Facebook, tu n’as rien à apprendre de plus sur moi. Sinon que je t’exècre, toi et ton créateur.

Yannis Youlountas