Des gilets jaunes dans les émeutes, cette nuit à Athènes !

Très grosse tension dans la capitale grecque :

DES GILETS JAUNES DANS LES ÉMEUTES, CETTE NUIT À ATHÈNES !

Hier à midi puis à 18h, nous avons marché à la mémoire des victimes de la répression policière, à commencer par Alexis Grigoropoulos, un jeune lycéen de 15 ans assassiné par un flic le 6 décembre 2008 à Exarcheia, il y a exactement dix ans.

Chacune de ces manifs s’est terminée en affrontements très violents, surtout le soir, l’état grec ayant sorti les grands moyens.

Exarcheia a connu une nuit de barricades sans précédént, puisque, à l’habitude, les CRS n’arrivaient pas à entrer avant minuit et le calme revenait au plus tard à une ou deux heures du matin. Cette fois, l’armada policière est parvenue à pénétrer jusqu’à la place centrale dès 21h30, chose exceptionnelle, avant de rebrousser chemin très rapidement sous un déluge de feu : cocktails molotov, pierres, planches, déchets métalliques, pots de fleurs et bombes incendiaires.

La police a essayé de revenir à 7 reprises aux abords de la place, jusqu’à 4 heures du matin ! Une soirée puis une nuit d’explosions ininterrompues durant lesquelles on a remarqué plusieurs émeutiers vêtus de gilets jaunes.

66 personnes ont été interpellées et 13 arrêtées. On dénombre au moins une vingtaine de blessés dont deux grièvement côté flics.

Beaucoup de compagnons de lutte nous ont questionné par rapport à la situation actuelle en France, notamment la répression contre les lycéens. En Grèce, à la suite de l’assassinat d’un seul lycéen par un policier en décembre 2008, la riposte avait duré 3 semaines sous formes d’émeutes et d’occupations proches de l’insurrection sociale (avec plus de 300 banques, commissariats, lieux de pouvoir et magasins de luxe incendiés dans tout le pays). En France, actuellement, ce sont des centaines de lycéens qui sont frappés, humiliés, placés en garde-à-vue, gravement blessés par des tirs tendus visant leur visage, au point que plusieurs d’entre eux sont défigurés et que deux autres, de 15 et 17 ans, luttent encore contre la mort dans des hôpitaux du Loiret et du Val d’Oise.

« Si une insurrection sociale commence en France, elle pourrait rapidement s’étendre à toute une partie de l’Europe » a commenté un camarade du Pirée, membre d’une maison d’édition autogérée.

Bref, ici à Athènes, les yeux sont braqués vers l’hexagone : verra-t-on le début d’une insurrection sociale samedi ? Des surprises antiautoritaires lundi (appel pour un 10 décembre global dans de nombreuses régions de la planète) et un blocage total du pays ? Une grande grève illimitée par la suite ? Des assemblées directes avec refus de toute représentation politique ?

A suivre, en France, mais aussi ailleurs.

Voici quelques images d’hier à Athènes. Celles de l’après-midi ont toutes été prises par Maud et celles du soir par Lefteris Partsalis, Mario Lolos et Maud.

Yannis Youlountas

Une vidéo des émeutes de la nuit à Exarcheia sur le média alternatif anglophone Unicorn riot :