Mercredi noir

La journée d’hier a montré, une fois de plus, que l’ennemi en face de nous n’est pas vaguement la finance ou le gouvernement, mais bien l’État.

MERCREDI NOIR

C’est l’État qui, ce mercredi 11 octobre, a frappé d’une main, en condamnant sans preuve à de lourdes peines dans l’affaire du Quai de Valmy, et qui a mis en garde de l’autre, en adoptant au même moment un vaste projet loi sécuritaire et liberticide au parlement.

C’est l’État qui, dans un seul et même mouvement, punit et menace.

C’est l’État qui, tout en rognant, jour après jour, ses prérogatives sociales, renforce parallèlement sa domination.

C’est l’État qui change d’habit sous nos yeux et ne s’embarrasse plus d’oripeaux.

Chaque jour qui passe, le mythe de « l’État social », de « l’État c’est nous », de « l’État nous protège », se désagrège au rythme de la diminution de nos droits et de nos libertés.

Chaque jour qui passe, la superstructure bureaucratique de la société autoritaire s’arroge le contrôle de tout ce qui vit sur son territoire, exactement comme le Marché prétend le faire sur le plan économique et financier.

Le monde n’est pas seulement transformé en marchandise, mais aussi en immense panoptique de surveillance et d’oppression.

Cette journée d’hier nous rappelle que lutter contre le capitalisme mortifère nécessite également de lutter contre la forme principale du pouvoir qu’est l’État.

Solidarité avec les condamnés sans preuve du Quai de Valmy.

Yannis Youlountas