Athènes : une jeune fille de 15 ans sous les verrous

Scandale à Athènes :

UNE JEUNE FILLE DE QUINZE ANS ENFERMÉE DANS UNE CELLULE, POUR… UN SPRAY ET UN FOULARD TROUVÉS DANS SON SAC !

C’est la stupeur aujourd’hui en Grèce, où une jeune fille de quinze ans attend actuellement son jugement en prison, au moins jusqu’à mercredi.

Sa participation à la manifestation athénienne de samedi — à la mémoire de Pavlos Fyssas — était la toute première de sa vie.

Dans son sac ? Ni lance-pierre, ni Molotov, ni marteau (et quand bien même), mais juste un spray de peinture et un simple foulard « au cas où », les gazages étant fréquents et violents en Grèce.

La jeune fille a été interpellée à l’entrée de la station de métro de Ambelokipi, à 300m du nord-est d’Exarcheia (avenue Alexandras), puis arrêtée après la fouille et embarquée au commissariat.

Pourquoi doit-elle attendre cinq jours enfermée dans une cellule ?

Parce que, dans la Grèce en « crise », véritable laboratoire du durcissement du capitalisme en Europe et des résistances qu’il suscite, il n’y a plus aucun procureur disponible jusqu’à mercredi dans sa zone !

Telle est la logique de l’État qui frappe, inquiète, menace, poursuit, punit, enferme, comme bon lui semble, ou presque, en ne sanctionnant que très rarement ses valets les plus zélés. Telle est la logique des gouvernants qui ne songent qu’à tirer profit de leur pouvoir et à le conserver, sans rien changer pour l’essentiel de l’ordre social étouffant et de la misère insupportable. Telle est la logique de la bureaucratie qui traitent les individus singuliers comme des chiffres et des statistiques, jusqu’à jeter des enfants en prison et des familles entières à la rue.

A l’heure qu’il est, une adolescente effrayée est coupée de ses parents, de ses études et de ses ami-e-s.

A l’heure qu’il est, une nouvelle grande manifestation va commencer, au départ du mémorial de Pavlos Fyssas à Keratisini, avec une raison de plus de lutter et de riposter.

Y.Y.