L’ambassadeur à Athènes : un allemand comme les autres ?

Polémique à Athènes autour d’une cérémonie en hommage des victimes civiles du nazisme*. Le résistant Glézos a sauvé la face de l’ambassadeur allemand alors qu’il était chahuté par Zoé Konstantopoulou (et a humilié celle-ci). Du pain béni pour les médias, en Grèce comme en Allemagne. Glézos s’est ensuite justifié par cette phrase très commentée : « un fils n’est pas responsable des crimes de son père ».

FALLAIT-IL SAUVER LA FACE DE L’AMBASSADEUR ALLEMAND ?

Sur ce coup là, je ne suis évidemment pas d’accord avec Glézos et en particulier sa petite phrase. En effet, l’ambassadeur d’Allemagne en Grèce n’est pas n’importe quel allemand. Il est le représentant officiel d’un gouvernement qui refuse à la fois de payer son énorme dette de guerre (parmi les victimes, on peut citer les 300 000 civils morts de faim, rien qu’à Athènes durant les hivers 1941 à 1943) et de relâcher l’exigence austéritaire qui tue actuellement en Grèce.

La présence de ce responsable politique était donc doublement hypocrite, tant à l’égard des victimes civiles grecques d’hier qu’à l’égard de celles d’aujourd’hui. Au-delà des mots fascisme ou capitalisme, ces décisions politiques très graves sont pleinement endossées par le pantin fier de son titre qu’est l’ambassadeur.

Il court après les hommages, de diners en galas. Un peu plus de chahut lui aurait fait le plus grand bien, à coup de tarte, de farine ou plus si affinités.

Par ailleurs, il n’y a absolument rien d’étonnant à ce que les médias grecs pro-austérité aient applaudi Glézos et le « malheureux ambassadeur » si « mal accueilli ». Ne tombons pas dans leur panneau. Ils nous demandent de rester dignes en laissant faire, alors que la dignité est justement d’intervenir. Chacun à sa façon.

Y.Y.

http://www.20minutes.fr/monde/2083831-20170611-video-heros-resistance-nazis-sort-ambassadeur-allemagne-embarras