LUTTER, C’EST ÊTRE AMOUREUX

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Je viens de recevoir une critique du titre Je lutte donc je suis (d’une personne qui, je crois, n’a pas vu le film) : « Je trouve ce titre terriblement triste. La lutte, ou la résistance, est forcément liée a la douleur. Associer l’être humain à la douleur, sans laquelle il n’existerait soit-disant pas, est horrible. »

Ma réponse :

La douleur est partie intégrante de la vie, de même que le plaisir, l’effort, la tristesse et la joie. Lui faire face, c’est parfois la meilleure façon de l’éloigner.

La lutte ne signifie pas forcément le combat et encore moins le sacrifice. Il y a mille-et-une manières de lutter, par exemple en créant, en boycottant ou encore en développant des pédagogies alternatives, anti-autoritaires, coopératives, etc.

De même, on peut être beaucoup plus heureux en luttant qu’en restant assis sous l’emprise de la télé ou en faisant l’autruche dans la foule amnésique.

Pour moi, lutter est le plus souvent une joie et m’apporte parfois un véritable sentiment de plénitude, même dans l’échec, parce que je ne conditionne pas la lutte à la perspective de résultat, mais au sens que je donne à la vie.

Et, surtout, dans la lutte, on fait des rencontres inoubliables, aux côtés de gens à l’apparence ordinaire, mais aux actes extraordinaires.

La lutte, c’est la vie, l’aventure d’une existence authentique tournée vers les autres dans le dépassement des murailles d’objets illusoires.

Lutter, c’est être amoureux. Amoureux au-delà des égos. Amoureux de la vie et de l’humain.

Y.Y.

Photo : Hugo, aux côtés des 150 familles de Sanlucar, en Andalousie, dont le témoignage et les propos sur la lutte semblent avoir beaucoup touché les spectateurs de « Je lutte donc je suis ».