La barricade dans la nuit

Dans ce genre de circonstances, on pense aux êtres chers et aux camarades lointains.

LA BARRICADE DANS LA NUIT

On pense aux enfants, car c’est d’abord pour eux qu’on lutte, qu’on refuse l’inacceptable. On pense aux proches, avec lesquels on partage des moments de vie d’ordinaire plus calmes et moins risqués.

On pense aussi et surtout aux camarades qu’on aimerait voir avec soi sur la même barricade ou dans la même assemblée d’occupation. Parmi tant d’autres, je pense aux lignes de Sarah Haidar sur le parfum des émeutes. Je pense aux chansons de Serge Utgé-Royo sur la Commune de Paris. Je pense aux pages de Jean-François Brient sur la servitude moderne.

Non lutter, ce n’est pas être brutal et rustre, c’est au contraire relever la justesse des mots et des idées qui nous appellent à désobéir résolument et à vivre debout. Ce n’est pas nous, mais ce monde qui est brutal et rustre.

Bisous à mes enfants qui dorment les poings serrés à 2500km de ma barricade.

Y.Y.

Photo : souvenir d’une page de JFB que je lisais il y a quelques mois au soleil sur une plage.

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