ARIS CHATZISTEFANOU : « EN DÉTRUISANT L’ÉCONOMIE DE LA GRÈCE, ILS TENTENT AUSSI DE RÉDUIRE AU SILENCE L’UNE DES SOCIÉTÉS LES PLUS POLITISÉES D’EUROPE. »

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Des nouvelles de l’ami Aris Chatzistefanou, journaliste et cinéaste (Debtocracy, Catastroïka et Fascism Inc).

ARIS CHATZISTEFANOU : « EN DÉTRUISANT L’ÉCONOMIE DE LA GRÈCE, ILS TENTENT AUSSI DE RÉDUIRE AU SILENCE L’UNE DES SOCIÉTÉS LES PLUS POLITISÉES D’EUROPE. »

Quelques extraits :

CAPITULATION TOTALE
« Pour moi cet accord est une capitulation totale, je n’ai pas d’autre mot. Pour la première fois depuis quarante ans, le peuple grec avait enfin la possibilité de s’exprimer, de décider de son futur et ce gouvernement a finalement décidé de tourner le dos à l’expression de la volonté populaire (…)

MONTÉE DU NAZISME
Si la gauche grecque perd cette bataille, cela enverra un message négatif à tous les partis progressistes et à tous les militants de gauche en Europe mais surtout, cela libèrera l’espace pour les nazis d’Aube dorée, qui sont les héritiers en ligne directe des collaborationnistes grecs durant l’occupation allemande. Ils auront l’opportunité de se présenter comme les seuls représentants d’une ligne anti-système, anti-austérité. Dans la nuit de la ratification de l’accord, leur chef, Nikolaos Michaloliakos, s’est approprié un vocabulaire de gauche pour critiquer le capitalisme, l’Union européenne, la zone euro. Nous sommes face à un sérieux danger. (…) Cela me rappelle 1923 lorsqu’Hitler, après l’échec du putsch de la Brasserie, a été mis en prison pour quelques mois. Au fond nous sommes dans la même position, avec toute la direction d’Aube dorée en prison ou en procès. (…)

LA VIOLENCE DE L’EUROPE
L’Union européenne, ce n’est pas une famille de nations ! C’est juste un instrument au service des grandes puissances financières. La direction de Syriza n’a jamais voulu ouvrir les yeux là dessus. (…) On le voit en Ukraine, l’UE n’a aucun problème à coopérer avec des fascistes qui tuent mais ça, disons que c’est le dernier stade. Avant, il y a tout une panoplie de mesures de coercition, ils les ont utilisées en Grèce. (…) Peut être aussi la Grèce a-t-elle été prise pour cible parce que son peuple est enclin à la rébellion. En détruisant l’économie de la Grèce, ils tentent aussi de réduire au silence l’une des sociétés les plus politisées d’Europe. (…)

UN OXI HISTORIQUE
Je reste optimiste. En fait, JE VIENS DE VIVRE LE MEILLEUR MOIS DE MA VIE. J’ai découvert un peuple qui, même sous la menace, avec les banques fermées, avec une propagande médiatique lui promettant la mort, a eu le courage de dire « non ». C’est le plus important pour moi. (…) Ce « non » du peuple grec marquera durablement les consciences, quoi qu’il arrive. (…)

LA GAUCHE EN EUROPE
Personnellement, j’attends de Podemos quelque chose de plus radical. Je ne suis enthousiasmé ni par leurs propositions ni par leur stratégie. Ils sont bien plus modérés que Syriza qui, déjà, est un parti de gauche modéré. Mais c’est une évidence, ce qui se passe en Grèce est déterminant pour le devenir du mouvement contre l’austérité partout en Europe. J’espère que les militants de Syriza, majoritairement opposés à cet accord, ne s’en tiendront pas là et, surtout, que le peuple grec trouvera les ressources pour réagir. »

Texte intégral ici :
http://www.humanite.fr/aris-chatzistefanou-si-la-rebellion-contre-lausterite-persiste-ils-joueront-la-carte-du-fascisme

Mπράβο Άρης!

Y.Y.