MULTIPLICATION DES TENTATIVES DE RÉCUPÉRATION FASCISTE, EN FRANCE ET EN GRÈCE

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Les tentatives de récupérations sont nombreuses actuellement en France, alors que NOUS SAVONS TRÈS BIEN CE QUE SERAIT UN POUVOIR D’EXTRÊME-DROITE en matière de liberté bafouées, d’inégalités et de répression ultra-violente. L’Histoire nous l’a régulièrement montré. L’extrême-droite est pire encore que les tyrans que nous combattons. En Grèce, entre 1967 et 1974, les disparitions d’opposants politiques se sont multipliées massivement et la liberté d’expression politique a été totalement bâillonnée. Même dans la culture, la censure était délirante. Regardez simplement le générique de fin du film Z de Costa Gavras pour en juger :

C’était il y a seulement quarante ans. Si proche pour nous. D’où, peut-être, une plus grande méfiance en Grèce qu’en France.

Mais sachez qu’Aube dorée essaie actuellement de tirer profit de la situation. Regardez cette vidéo de leur intervention au parlement hier soir (via donotlink pour ne pas les promouvoir) :
http://www.donotlink.com/fvsv

Oui, vous avez bien vu : ils ont repris le OXI que nous avons laissé à terre. Voilà exactement ce qu’est l’extrême-droite (et ses complices qui distillent la confusion et la servent comme autant de passerelles) : une machine à recycler nos actes manqués qui en inverse la signification (sémantique, politique, philosophique) pour mieux en tirer profit avec un projet totalement contraire aux nôtres (vraie gauche, critique du productivisme, révolution sociale et/ou libertaire, etc.).

En France, comme en Grèce, ne nous laissons pas berner. Il n’y a aucun intérêt à remplacer des dirigeants autoritaires par d’autres encore plus autoritaires. L’expérience grecque de ces derniers jours l’a montré : nous devons, de plus en plus, reprendre nos affaires en mains pour ne pas avoir à regretter les choix de nos dirigeants et expérimenter la solidarité que nous aimerions voir étendue partout.

Pas à pas, jour après jour, années après années, il est crucial d’avancer vers l’utopie pour ne pas recommencer sans cesse les mêmes erreurs. SUPERPOSER DES FORMES DIVERSES s’il le faut, anciennes et nouvelles, des manières de penser, des façons de décider et d’agir qui puissent nous permettre de créer et de résister efficacement.

Redonner à l’humain toute son importance, mais sans donner trop d’importance à ceux qui paraissent rares voire providentiels. Ne pas tomber dans les pièges de la personnalisation à outrance, de la confiance aveugle et de la délégation sans outil de contrôle permanent. Ne pas croire non plus aux solutions toutes faites, notamment à celles qui prétendent que le hasard fait bien les choses (la main invisible du Marché, la main qui tire au sort, la main divine qui règle l’injustice, etc.). Toute la marche de l’humanité est une marche contre le sort. Une marche vers la liberté, c’est-à-dire à travers l’exercice de la faculté de penser, de débattre et de choisir par-nous mêmes le monde que nous désirons, sans délégation cette faculté de choisir ni aux représentants d’un hypothétique dieu, ni à des maîtres et encore moins au hasard.

Reprendre notre destin en main, c’est penser, choisir et agir ensemble. Rien d’autre.

Et même s’il faudra peut-être encore du temps pour apprendre à le faire et, surtout, pour oser le faire à grande échelle, il est crucial que nous multiplions les rencontres par-delà nos différences : des rencontres entre les diverses façons de penser et d’agir qui composent les mouvements et les luttes pour la sauvegarde de l’humain et de la terre contre le pouvoir mortifère de l’argent et son épouvantail fasciste qui lui sert de contrefeux et, parfois, de remplaçant.

L’expérience grecque actuelle nous montre que, SI NOUS NE PROGRESSONS PAS SUR LA QUESTION DU POUVOIR, DE LA CENTRALISATION ET DE LA BUREAUCRATIE, NOUS RÉGRESSERONS AU CONTRAIRE, dans les bas-fonds de l’horreur économique et sociale.

Si nous n’avançons pas en profitant de nos multiples savoirs-faire expérimentés un peu partout ces dernières années (de Marinaleda et l’Amérique Latine, par exemple, aux initiatives plus radicales d’Exarcheia et du Chiapas), nous serons bientôt renvoyés dans les cordes. Dans les cordes de l’horreur du XXème siècle.

La solution pour éviter ce fléau est éminemment politique, socioéconomique et philosophique : réduire la délégation de pouvoir qui ne cesse de s’étendre, réduire les inégalités qui ne cesse de se creuser, redonner ainsi du sens à une vie et à un monde qui s’enfoncent chaque jour plus encore dans l’absurde. Ça peut même se résumer en trois mots : liberté, égalité, fraternité.

Y.Y.

http://jeluttedoncjesuis.net