H – 1 : DES MOTS POUR VOUS ET MOI QUI FONT CHAUD AU CŒUR.

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Je sors d’une émission de la principale radio pro-gouvernementale Kokkino (« Rouge »), radio qui a beaucoup participé à la victoire de Syriza le 25 janvier dernier et qui m’invite parfois quand je suis en Grèce, de même que les radios pirates et libertaires, bien sûr.

C’est avec beaucoup d’émotion que je vous écris pour vous dire deux choses de la part des animateurs et participants de cette émission très écoutée :

1 – LE NON TIENT LE BON BOUT. Si on ne peut rien affirmer officiellement, la victoire se profile, bien qu’à l’arrachée, malgré une incroyable machine à désinformer que je n’avais jamais vue jusqu’ici nulle part, du moins à ce niveau de bourrage de crâne ! 2005 en France, c’était du pipi de chat à côté ! Même youtube met, aujourd’hui encore, de la pub pour le OUI avant chaque vidéo en Grèce, ce qui est totalement illégal : incroyable, on aura tout eu ! A part la télé publique ERT et radio Kokkino, toutes les autres télés et radios évoquent pèle-mèle la fin du monde, la famine, la misère, une pluie de météorites, les chars de Poutine dès lundi matin et les présentatrices peroxydées en tailleur Chanel, prises à leur propre jeu, semblent sur le point d’éclater en sanglots devant la fin du monde qui se rapproche.

2 – Je vous le dis sans détour ni fausse modestie parce que je suis ému et parce que ça vous concerne tou-te-s : nous avons droit aux VIFS ET CHALEUREUX REMERCIEMENTS des « camarades » de Kokkino, et des invités du mouvement social, pour tout ce que nous avons fait ces dernières semaines, partout en France et ailleurs, en particulier les deux dernières, face au tsunami de désinformation qui a également traversé l’hexagone. J’AI RACONTÉ EN DÉTAILS TOUT CE QUE VOUS AVEZ INITIÉ : dessins, poèmes, chansons, rassemblements, manifestations et textes de soutiens. L’émotion était palpable sur le plateau, l’écoute était profonde et silencieuse, puis les remerciements fraternels pour vous tou-te-s. A la fin, j’ai eu droit à une petite phrase qui m’est allé droit au cœur : « Et merci encore pour ce film plein d’énergie, Na min zisoumé san douli, qui a beaucoup contribué à la dynamique que nous connaissons aujourd’hui. Tout ce que nous vivons, c’est aussi grâce à vous… » (Ne vivons plus comme des esclaves vient d’être diffusé pour la 53ème fois sur ERT).

Il y a des jours comme ça où l’Histoire nous porte et élimine toute fatigue. Des jours où l’on ne sent plus son corps et où le stress et l’épuisement peuvent aller se rhabiller. Des jours où l’arbre commun de la lutte, par-delà nos différences, fleurit puis fructifie, malgré le gel et la grêle, malgré les clivages et les doutes, malgré la tentation du dogmatisme et du sectarisme. Il y a des jours où le temps semble suspendu et l’espace courbe, où les frontières s’effacent devant la fraternité et la solidarité, où l’imaginaire social se libère et regarde au-delà des opinions préfabriquées. Des jours qui nous rappelle pourquoi il est si important de ne rien lâcher, même quand les temps sont durs, et de lutter, coûte que coûte, chacun à notre façon.

L’OXYGÈNE DU OXI ARRIVE pour toutes celles et ceux qui étaient fatigués ou avaient besoin de reprendre leur souffle. Et il n’est pas un fin en soi. Bien au contraire : il est une étape, un moment charnière, un pont au-dessus des abîmes de la résignation, sur le long chemin vers l’utopie.

Bravo et encore merci à tou-te-s.

Yannis Youlountas