Avec Yannis Michailidis vivant, parce que nous sommes du côté de la vie

Non, nous ne sommes pas des héros ni des martyrs, mais juste des humains amoureux de la vie à défendre.
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AVEC YANNIS MICHAILIDIS VIVANT, PARCE QUE NOUS SOMMES DU CÔTÉ DE LA VIE ✊❤️
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Ce matin, la lutte continue avec Yannis Michailidis à nos côtés, contre le pouvoir qui nous tyrannise et nous détruit. Résister, c’est se placer du côté de la vie face à la mort qui prétend nous gouverner, nous diriger, nous réprimer. Résister, c’est désobéir, se lever et rejoindre la grande famille de celles et ceux qui multiplient les obstacles, les bâtons dans les roues, les grains de sable dans la machine. Résister, c’est refuser de collaborer à la société autoritaire, refuser la lutte des places, refuser de parvenir. Résister, c’est déjà vivre autrement.
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Ce matin, Yannis Michailidis continue résolument sa lutte sans relâche, mais il n’a pas sacrifié sa vie sur l’autel du spectacle. Il n’a pas commis l’acte symbolique de se laisser mourir sur scène pour transmettre un message quelconque. Car la première chose qui parle pour nous, ce sont nos actes. Lutter au risque de mourir, ce n’est pas du tout la même chose que choisir délibérément la mort, le sacrifice sur la place publique, la chute finale au milieu du chemin. Lutter au risque de mourir, c’est simplement prendre des risques supplémentaires, alors que de toutes façons, dès notre premier souffle, l’existence est constituée d’épreuves parfois mortelles, de la petite enfance aux derniers instants.
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Lutter, c’est donner de soi, offrir du temps, être solidaire, souffrir de voir le monde tel qu’il est, faire corps avec ses égaux contre le pouvoir qui ronge et pourrit notre société, depuis l’éducation des plus jeunes jusqu’à l’isolement des plus âgés. Lutter, c’est mettre en commun énergie, volonté et persévérance. Lutter, c’est réfléchir et agir ensemble. Et, quand il nous arrive de sortir du rang dans les aléas de la lutte et de la répression, veiller à ne pas devenir le jouet d’un spectacle propice à nous éloigner du sens premier de nos actes.
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Nous sommes vivants, pleinement vivants, résolument vivants, libres et égaux. Et nous n’avons pas besoin de prophètes, de martyrs, ni de héros. Louise Michel n’était pas une sainte et Bakounine n’avait sans doute pas que des qualités. Durruti n’a pas choisi de mourir sacrifié sur l’autel de l’Histoire. Il a été tué alors qu’il prenait un risque : le risque de lutter contre la mort qui prétend nous enfermer vivants dans une société mortifère.
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Tous ces hommes et ces femmes qui nous ont précédés n’étaient pas des surhommes ni des héros supérieurs à d’autres, encore moins des martyrs qui auraient offert délibérément leur poitrine à la mitraille. Ils étaient juste des combattants de la liberté et de l’égalité, par amour de la vie, parmi beaucoup d’autres. Et c’est déjà beaucoup.
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Quand nous retenons leurs noms, notamment parce qu’ils ont écrit ou dit certaines phrases qui nous ont marqués, nous n’oublions pas pour autant tous leurs camarades et compagnons de lutte.
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Yannis Michailidis n’a pas l’âme d’un héros ou d’un martyr, et c’est tant mieux ! Il se méfie du spectacle et des contresens qu’il produit. Il est avec nous, parmi nous et comme nous : un homme parmi tant d’autres qui défend résolument la vie, la liberté et l’égalité.
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Voilà pourquoi il a bien fait de rester du côté de la vie, quand le spectacle lui commandait de se laisser mourir sur scène, sans rien gagner en échange que le triomphe de ses bourreaux.
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La lutte continue contre les voleurs de vies, avec Yannis Michailidis parmi nous !
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Vive l’Anarchie !
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Yannis Youlountas
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PJ : quelques photos de la manif de jeudi soir à Héraklion.