Une invitation qui fait très plaisir

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Décembre à Alger…

UNE INVITATION QUI FAIT TRÈS PLAISIR

Le FICA (Festival International du Cinéma d’Alger) nous a transmis une double invitation pour participer à sa grande fête populaire et gratuite du cinéma au cœur de la capitale.

C’est une joie à plusieurs titres. D’abord, j’adore cette terre, j’ai la mémoire de nombreux visages amis et d’un festival palpitant à la programmation bien plus subversive que la plupart de ses homologues européens, trop souvent empêtrés dans le politiquement correct. Au FICA, je ne me lasse pas de savourer la plupart des films, entre deux thés à la menthe, dans la grande salle à balcon El Mouggar, opportunément reprise aux colons après les avoir chassés.

En décembre 2013, nous étions invités pour « Ne vivons plus comme des esclaves » et c’était le premier voyage, très émouvant, de Maud sur la terre natale de son père. Le festival et son public nous avaient également émus en nous transmettant un message de soutien enthousiaste pour nos compagnons de lutte en Grèce ainsi qu’une mention spéciale pour le film lui-même…

C’est aussi à Alger que j’ai découvert l’incroyable pasionaria libertaire Sarah Haidar, son verbe virevoltant, ses métaphores incandescentes et son utopie poignante, avant de lui préfacer son nouveau roman : « La morsure du coquelicot », qui vient de sortir récemment en Algérie, déjà réimprimé à plusieurs reprises.

Enfin, je vous l’avoue : je me réjouis à chaque fois que je fuis l’hexagone raciste et pantouflard, tellement autocentré qu’il en donne le tournis, à l’instar de l’Europe moribonde. Bien que la mort frappe partout beaucoup plus qu’en Europe, c’est bien elle qui pue la mort, l’égoïsme et le repli sur soi. J’étouffe sur le vieux continent (formule d’ailleurs volée à l’Afrique) et j’attends avec impatience de retourner au Chiapas, puis de rejoindre ma camarade et amie Hawzhin Azeez au Rojava.

Oui, fuir, pour reprendre mon souffle, loin de cette France rance, ne serait-ce que quelques jours, quelques heures, sur l’une des nombreuses terres qui gardent les cicatrices de son occupation brutale. Ces terres où rien n’est encore fini (n’est-ce pas Sarah ?).

Vivement cet après-midi, loin de l’hexagone et des supermarchés abrutissants, dégueulant de bouffe, de gadgets ineptes et d’interminables rouleaux de papier cadeau.

Mon seul cadeau : revoir Alger.

Yannis Youlountas

 

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