France 3 Limousin balance une antifa à l’antenne

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En plein rassemblement des néo-nazis aux alentours de Limoges :

FRANCE 3 LIMOUSIN DIFFUSE, À L’ANTENNE, LE NOM ET L’APPARTENANCE D’UNE MILITANTE ANTIFASCISTE

Une fois n’est pas coutume, la rédaction d’un mass-média vient encore de mettre en danger la vie d’une personne discrète en lutte pour le bien commun.

Pourtant, à la manifestation de samedi, à Limoges, cette opposante au rassemblement des néo-nazis* avait insisté (plusieurs témoins confirment) pour que son identité ne soit pas dévoilée : « ni mon nom, ni mon appartenance au collectif antifasciste » a-t-elle répété à plusieurs reprises devant les promesses des journalistes.

Le soir-même, en dépit de l’accord, son nom en toutes lettres était massivement diffusé à l’antenne, durant le 19/20 régional, ainsi que son appartenance au « collectif antifa » (sic).

Coïncidence : il se trouve qu’il y a un an, précisément le 2 novembre 2015, j’étais de passage à Limoges, dix jours avant la projection-débat de « Je lutte donc je suis » au cinéma Le Lido. Cette même rédaction de France 3 Limousin m’avait transmis une invitation à participer au plateau de ce même 19/20 pour le 10 novembre (à l’occasion de mon passage voisin à Meymac), de façon à promouvoir la soirée du 12 novembre à Limoges. Comme à l’habitude, j’avais poliment refusé, devant l’étonnement de mes camarades organisateurs, notamment mon amie Danièle Restoin et les membres de l’association locale Mémoire à vif.

Je m’étais donc brièvement expliqué sur mon rejet des mass-médias, ma méfiance à l’égard de leur capacité à récupérer et neutraliser la subversion, ma critique de la fabrique de l’opinion et, surtout, mes souvenirs (nombreux en vingt ans) d’attitudes hautaines et irrespectueuses en dépit d’engagements passés. Mon amie Danièle m’avait gentiment répondu : « oui, mais Yannis, pas ici ! Nous sommes à Limoges, ce n’est que le plateau de France 3 Limousin ! Et puis, c’est pour avoir du monde. » J’avais souri. Maud aussi. Et pour cause !

La suite ? Le 12 novembre 2015, au cinéma, nous dépassions largement les 200 spectateurs sans l’aide de la télé. Puis, presque un an plus tard, la rédaction de ce même 19/20 vient de confirmer, une fois de plus, ce que je disais en trahissant son engagement formel vis-à-vis d’une de mes camarades et en la mettant notoirement en danger.

Toutes les excuses n’y feront rien. Un engagement est un engament et on ne rigole pas avec ce genre de lutte, surtout dans le contexte actuel.

Certes, pour votre défense, messieurs-dames de la rédaction, il est difficile de résister tout en servant la soupe. Oui, bien sûr. Mais, à défaut de résister, le minimum serait de ne pas balancer les résistants à l’antenne.

Yannis Youlountas

* http://blogyy.net/2016/10/29/alerte-antifasciste/