Menace à l’ordre public ?

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Hier soir, comme souvent, des gendarmes ont tourné lentement et longuement à l’extérieur du lieu de projection et dans les allées du parking (pour noter les immatriculations ?). Dans l’après-midi, ils s’étaient déjà inquiétés auprès du maire de l’affiche du film montrant des enfants jeter « des cailloux sur des gardes-mobiles », sans remarquer la mer et l’horizon.

« JE LUTTE DONC JE SUIS » : UN FILM QUI « MENACE L’ORDRE PUBLIC » ? QUAND DES MAIRES, DES NOTABLES ET DES GENDARMES S’EN MÈLENT.

La semaine passée, un maire évoquait un risque de « troubles à l’ordre public » en essayant de faire annuler une projection-débat auprès des organisateurs. Depuis un mois, environ, les rondes se multiplient. Deux soirées programmées en mai et juin ont été annulées. Passons sur d’autres détails qu’on nous a demandé de garder pour nous.

2016 avance et la France pue la charogne, le renfermé et, de plus en plus, le fascisme à plein nez. Les libertés s’étiolent, les inégalités se creusent, la fraternité devient consanguine.

Heureusement, ça branle dans le manche. Parmi les nombreux indices positifs : quelques films sur les luttes font un tabac, dont le nôtre. On attend avec impatience les chiffres de l’excellent « Comme des lions », qui sort cette semaine et qu’on a adoré, pour savoir si ce réveil se poursuit.

Nous, en tout cas, on voit toujours autant de monde dans les projections-débats, c’est incroyable ! Les cinémas et les amphis sont presque toujours pleins : comble hier soir à St-Martin-de-Valamas, probablement comble ce soir à Chazelles-sur-Lyon (entre Saint-Étienne et Lyon).

Avant-hier à Aubenas (petite ville d’Ardèche), le cinéma a du ouvrir sa deuxième salle : on a fait une double projection simultanée, dans les deux salles remplies à bloc, avant de rassembler tout le monde dans la plus grande pour le débat, grâce aux escaliers et au pourtour de la scène (on vous dit pas la chaleur).

La pression monte, partout, de plus en plus, signe de quelque chose… L’imaginaire se libère, la sève monte, la révolte gronde.

Si nous y sommes — un tout petit peu — pour quelque chose avec nos 150 000 spectateurs (tout compris : cinémas avec et sans nous, lycées, facs, lieux de lutte, occupations, zads, sans oublier notre mise en ligne gratuite sur Internet), et bien tant mieux !

Si ce petit film de rien du tout, venu du Sud, menace, ne serait-ce qu’un peu l’ordre public, comme le prétendent quelques bien-pensants, maires, notables et gendarmes, alors, c’est un plaisir pour nous !

Car l’ordre public dont se prévalent ces gens-là n’est qu’un champ de bataille économique, écologique et social où se meurent d’innombrables victimes.

Oui, messieurs les chefs et sous-chefs, en tous genres et en tous lieux, votre monde est à bout de souffle et, dans ses ruines, germent déjà les graines d’une toute autre société où vous n’aurez plus aucun pouvoir. Les mauvais jours finiront. Et c’est un honneur pour nous d’être identifiés dans la longue liste de vos ennemis.

Salutations révolutionnaires,

Maud et Yannis Youlountas

Avis aux autorités suisses :
http://blogyy.net/2016/03/19/5-projections-debats-en-suisse-du-27-au-30-mars