Tout est dehors, tout jusqu’à nous-mêmes
TOUT EST DEHORS, TOUT JUSQU’À NOUS-MÊMES
Pourquoi s’en faire une joie ? Parce que la lutte est la palpitation de l’existence, au rythme du sang dans nos veines, de la tête aux pieds, réveillant nos vies moribondes.
La lutte au-delà des mots, quand les actes reprennent la parole contre le bruit des bottes et le silence des pantoufles.
La lutte avec « les vivants », comme les qualifie Hugo, puisque « ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent ». Les vivants qui ont compris la nécessité de libérer du temps et de se déplacer pour ça. Les vivants qui sont capables de sortir de leurs occupations dérisoires ou de leur retraite studieuse. Les vivants qui n’ont pas peur de dire non et d’en assumer les conséquences. Les vivants qui ont compris que la vraie vie est dehors, parmi les autres et non devant le spectacle télévisé du monde ou sa représentation purement théorique.
Dans son premier tome des Situations, en 1947, Sartre écrivait : « Tout est dehors, tout jusqu’à nous-mêmes : dehors, dans le monde, parmi les autres. Ce n’est pas dans je ne sais quelle retraite que nous nous découvrirons : c’est sur la route, dans la ville, au milieu de la foule, chose parmi les choses, homme parmi les hommes. »
Tout est dehors, tout jusqu’à nous-mêmes : lâchons-tout pour nous retrouver. Sortons pour entrer dans la vie. Ne laissons pas les autres lutter à notre place. Prenons place dans la grande famille de ceux qui, d’un bout à l’autre de la Terre, ont lutté, luttent ou lutteront, par amour de la vie et de l’humain.
La grande famille de ceux qui ne baissent pas les bras.
Y.Y.
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