« PLUTÔT L’INCONNU QUE LE NÉANT »

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Vendredi 10 juillet 2015, à 16h30. Cette expression de Stathis Kouvelakis résume bien l’enjeu de cette journée cruciale.

Cependant, contrairement à ce qu’on pouvait imaginer hier soir, puis lire dans les déclarations de ce matin, on se dirige maintenant vers un possible VOTE FAVORABLE D’UNE PARTIE DE L’AILE GAUCHE DE SYRIZA AU PARLEMENT (non officiel, à confirmer).
Et ce :
– malgré le désaccord de Manolis Glézos, exprimé hier soir sur la chaine Mega ;
– malgré la non signature du ministre et animateur de la plateforme de gauche de Syriza Panagiotis Lafazanis sur le dossier distribué aux députés.
http://blogyy.net/2015/07/10/tsipras-sur-un-volcan-le-gouvernement-vient-daccepter-la-feuille-de-route-de-la-troika-et-demande-50-milliards-sur-trois-ans-en-echange
– malgré le nouvel appel de Stathis Kouvélakis, deux semaines et demi après celui du 23 juin : « AVEC LE PEUPLE QUI VEUT VIVRE DEBOUT, LEVEZ-VOUS ET DITES NON ! »
– malgré un texte commun de cinq membres de la plateforme de gauche : Stathis Leoutsakou, Antonis Ntavanelou, Sophie Papadogiannis, Thanasis Petrakou et l’économiste Costas Lapavitsas (qui propose l’annulation de la dette, la nationalisation des banques et le retour à la drachme) pour inviter le premier ministre grec à refuser le chantage des créanciers et à suivre la voie tracée par Eric Toussaint et l’équipe de la commission pour l’audit de la dette grecque et du CADTM.
– le malaise affiché de Zoé Konstantopoulou, la présidente du parlement, qui soutient plutôt le point de vue et l’initiative d’Eric Toussaint.

Pourquoi ? Parce qu’ils ne veulent pas, pour la plupart, prendre la RESPONSABILITÉ DE « FAIRE TOMBER LE GOUVERNEMENT », même s’ils expriment leur déception quant à ses choix.

Panos Kammenos, le leader du parti des Grecs indépendants (ANEL) qui n’avait pas signé hier soir, est finalement prêt à signer aujourd’hui, avec la plupart de ses députés souverainistes de droite, suite à une discussion avec Euclide Tsakalotos, notamment au sujet du statut fiscal des îles grecques.

La droite Nea Dimokratia, le centre Potami et la pseudo gauche Pasok vont soutenir le texte, comme l’augurait la longue réunion de lundi à Athènes et les rencontres des uns et des autres avec Junker

Le deux dernières chances de blocage sont, par conséquent, les suivantes : une mobilisation populaire intense, ce soir, à 19h30, devant le parlement grec, et un refus de Merkel et Schäuble concernant l’aide et la révision de la dette demandées en contrepartie du cahier des charges. Ce refus est peu probable, malgré le bluff qui se poursuit aujourd’hui, cependant le blocage pourrait venir du parlement allemand qui, sans le vouloir, pourrait indirectement invalider l’aval du parlement grec.

Quant à Varoufakis, il vient de confirmer que j’avais raison, malgré les critiques : sa démission n’était pas du tout un service du gouvernement et un cadeau à Merkel et Schäuble. Varoufakis vient de s’exprimer à plusieurs reprises publiquement pour dire qu’il est totalement contre ce dossier, notamment parce que le projet de restructurer la dette est renvoyé en octobre au lieu d’être traité immédiatement, ce qui laisse augurer le pire. Et il a fait savoir qu’il ne se rendrait pas au parlement pour le vote, au prétexte « d’obligations familiales ».

A suivre…

Rien n’est encore fini.

Y.Y.
http://jeluttedoncjesuis.net